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r ces forets et, quoique d'allure semblable aussi, ils sont à classer
dans les groupes les plus différents.
Le développement des forets semble très inégal dans les diverses
régions ; mais cela s'explique le plus souvent parles modifications
que les cultures déjà très anciennes ont pu produire dans certaines
contrées. On ne saurait rencontrer, par exemple;, dans les
Indes, avec la meme intensité, l'exubérante végétation des forêts
vierges d^^mérique ou de Java. En dehors des régions boisées, il
faut signaler surtout les immenses étendues occupées par les
savanes, dans presque toutes les régions sauvages de la zone torride.
Là encore, quoique à un degré un peu moindre que dans les
forets, on observe une très grande diversité d'espèces.
[.a presque totalité des plantes phanérogames de la zone torride
et la grande majorité des plantes cryptogames sont des espèces
propres à ces régions, ou qu'on ne retrouve que çà et là, isolées,
au delà des limites des flores ti^opicales.
Parmi les arbres, les Palmiers dominent à la fois par le nombre
des individus et par le nombre des formes. Les genres à feuilles
en éventail (Thrinace, Borasse, Arec cachou, etc.), et ceux à feuilles
pennéas (Phénice, Euterpe, Eléide, etc.), se retrouvent aussi
dans les trois flores tropicales d'Asie, d'Afrique et d'Amérique. En
Asie, ce sont le Cocotier à noix, le Métroxyle de Rumpf, vulgairement
Sagoutier, le Coryphe ombreux ; en Afrique, le Borasse
d'Ethiopie, l'Éléide de Guinée, la Raphie vinifère ; en Amérique,
le Sabal mexicain, le Céroxyle andicole, k Mauritie vinifère,
rÉléide de Guinée, l'Oréodoxe potager, le Phytéléphant, etc. Les
Pandanacées, aux formes voisines de Palmiers, sont aussi représentées
dans toutes les flores tropicales : en Asie, c'est le Vaquois
de Java et la Freycinétie ; en Afrique, le Vaquois candélabre ; en
Amérique, le Carkidovice palmé.
Après les Palmiers, la forme arborescente la plus caractéristique
est peut-être celle des Mimosées et de certaines autres Légumineuses.
En Asie et dans les îles de la Sonde, les Mimosées se
rencontrent souvent (Albizzie, Acacie cachou, etc.) ; en Afrique,
le genre Acacie est nombreux en espèces remarquables (Acacie à
longues épines. Acacie du Nil). On peut citer aussi d'autres Légumineuses
(Indigotier, Casse, etc,). En Amérique, le genre Acacie
•est également représenté (Acacie des buissons, etc.), près duquel il
faut ranger les Mimeuses du Mexique et les Mimosées des Antilles
au tron€ élevé {Entérolobe^ Gailiandre). On peut citer aussi l'Hématoxyle
de Campêche et le Dimorphandre élevé ou Mora de la
Guyane. Les Figuiers de très grande taille sont représentés-dans
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les parties les plus différentes de la flore tropicale. En Asie, c'est
le Figuier religieux; en Afrique, c'est le Figuier sycomore et le
Figuier populifolié ; en Amérique, ce sont des espèces correspondantes
du même genre.
Un groupe tout entier d'arbres gymnospermes, limité à la flore
tropicale, quoique représenté par un plus petit nombre d'individus
et de formes que les deux groupes précédents, est très caractéristique
de la zone torride ; ce sont les Cycadinées : les Cycades
d'Asie, les Zamies d'Afrique, les Dions et les Cératozamies du
Mexique, la Zamie des Antilles.
Les Liliacées arborescentes à forme de Dragonnier sont encore
parmi les arbres spéciaux à ces contrées. Il faut citer surtout le
genre Vellozie, commun à l'Afi^ique et à l'Amérique méridionale,
les Drag^onniers d'Afrique, les DasyliresetFourcroyers du Mexique,
les Barbacénies et Fourcroyers du Brésil.
Enfin, dans les régions un peu élevées au-dessus du niveau de
lamer, se développent les Fougères arborescentes, les Cryptogames
les plus remarquables de la zone torride. En Asie, ce sont
par exemple les Alsophiles, qu'on rencontre dans la région supérieure
de Java et parmi lesquelles il faut signaler TAlsophile laineuse,
qui peut dépasser 46 mètres de hauteur ; en Amérique, les
Fougères arborescentes des Antilles ne se trouvent guère au-dessous
de 100 mètres d'altitude et s'élèvent jusqu'à 1800 mètres
(Gymnoptéride, Polypode doré, etc.); en Afrique, où les Fougères
arborescentes sont moins fréquentes, on en observe cependant
dans les plateaux de la Guinée et de l'Angola, ainsi que dans le
Cameroun. En Angola, on trouve des Cyathées qui atteignent
40 mètres de hauteur.
Les lianes des forêts tropicales appartiennent surtout aux familles
suivantes, dans l'ancien et dans le nouveau continent: Vitacées.
Convolvulacées, Cucurbitacées, Légumineuses, Pipéracées,
Sapindacées, Melastomacées ; certains Palmiers grimpants
(Caíame rotang, etc.) et quelques Fougeres sont aussi à compter
parmi les lianes. En Amérique, il faut ajouter, parmi les groupes
dominants fournissant des lianes, les Apocynacées, Passifloracées,
Malpighiacées, Smilacées (entre autres la Salsepareille officinale) et
certaines Orchidacées, comme la Vani41e. Tandis qu'en Afrique les
lianes des forêts sont relativement moins nombreuses en espèces,
le maximum de diversité de leurs formes se rencontre en Amérique;
ainsi l'on compte plus de 8 pour 400 de, lianes parmi les plantes
vasculaires des Antilles.
Les plantes épidendres donnent aussi un caractère commun à