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 fait  prisonnier 1 année dernière par les Aschantes,  et  
 dont j avais essaye d obtenir la  liberté,  en parlant au  
 * ° i  faveur. L e   capitaine,  dont il était l’esclave >  
 engagea,  par esprit de vengeance ,  une de ses femmes  
 à dire que cet homme  l’avait  déshonorée.  En conséquence  
 ,  elle  porta plainte dans  les règles. L ’homme  
 fut mis aux fe rs ,  et ne fut relâché qu’hier matin pour  
 etre  jugé.  Le  capitaine  choisit  ce  jour,  parce  qu’il  
 espérait  que  le  ro i,  ayant  beaucoup  d’autres différends  
 à  régle r,  n’approfondirait  pas  l’affaire,  et  ordonnerait  
 qu’on  coupât  la  tête  à  l’accusé. Mais il  en  
 fut  autrement.  Le  prisonnier fante  dit  au  roi  qu’il  
 n était  accusé  de  ce  crime  que  parce  que  j’avais  
 parlé  en  sa  faveur.  Là  femme,  appelée  en  témoignage, 
   soutint  que  cet  homme  avait  attenté  à  son  
 honneur.  L e   Fante  jura  par  le  roi  que  c’était  faux.  
 La  femme  ne  voulut  pas  prêter  le  même  serment.  
 Alors le roi ordonna qu’on ôtat les fers au prisonnier  
 pour  les mettre  à  l’accusatrice ,  en  disant  à  celle-ci  
 qu’elle n’avait pas  bien  regardé  l ’homme  qui  s’était  
 rendu  coupable  du  crime  dont elle  se plaignait,  et  
 que  c ’était  sans  doute  pourquoi  elle  avait  accusé  le  
 Fante  à  tort. 
 Mardi,  14.  —  Un  homme fut décapité,  à la porte  
 de  la maison où je demeure,  par Aboidvie qui en est  
 le propriétaire.  11  paraît que  c’était le  frère  d’un  ca-  
 bocir  et  l ’héritier  présomptif  de  ses  biens.  Ennuyé  
 d’attendre  si long-temps,  il  essaya,  par des  enchan-  
 temens et  des  conjurations,  de hâter la mort de son 
 c  ) 
 Frère. Celui-ci Y ayant appris,  sachant d’ailleurs qu’il  
 avait  attenté  cinq  fois  à  l’honneur  d’une  de  ses  
 femmes,  porta  ses  plaintes  au  roi,  et'demanda qu’il  
 prononçai la mort du coupable pour sauver sa p ropre  
 vie.  Le  roi  y   consentit;  et  Aboidvie  fut  chargé  de  
 mettre  le  jugement à exécution. 
 Mercredi,  i 5 ,  jour  de  la  fête  de  l’A d a ï,  je  
 sortis,  suivant l’usage j  précédé des drapeaux,  et  je  
 reçus  le présent ordinaire de rhum et dix ackies d’or  
 au  lieu  d’un  mouton.  Je  passai,  dans  Faprès-midi,  
 chez  Baba,  chef desMores. i l   me  dit  qu’il m’enseignerait  
 1 arabe  si  je  voulais  lui  apprendre  l’anglais.  
 J’ai  accepté  avec  plaisir  cet  arrangement;  mais  je  
 crains qu il ne  soit trop  vieux pour faire des progrès.  
 J allai  voir,  en  revenant,  Odoumata  qui  me  tourmenta  
 comme  à  l’ordinaire  pour  me  faire  boire  du  
 vin de  palmier ;  je rencontrai  chez  lui  Akotou,  et lé  
 frère  du  roi qui  se  plaignit  de  ne m’avoir  encore  vu  
 que quatre fois depuis lé départ de mes compatriotes,  
 et me  fit  promettre  d’aller  le  Voir.  La  conversation  
 tourna  sur  le  prochain  départ  du  roi  pour  la  
 guerre,  et  sur  ie  désir  qu’il  avait  témoigné  de m’avoir  
 avec lu i,  afin que je visse comment les Aschantes  
 tuaient  leurs  ennemis.  Il avait  promis de me  donner  
 de  l’or  pour  fournir  aux  frais  de  mon  voyage.  Uh  
 Fante  m’apprit  que  Sam  Brue  venait  d’enVoyer  au  
 to i  deux cents fusils et une grande quantité de poudre,  
 prix  des  esclaves  qu’il  avait  vendus  aux  Espagnols  
 qui sont à présent sur la côte. 
 Vendredi,  17. — .Des députés envoyés parles états 
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