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 tantdeprécipitation que lamerputàpeinelesarrêter. 
 Les Aschantes  voyant  leurs  epnemis  en  déroute,  
 firent marcher  une  partie  de  leurs  forces  contre  le  '  
 lort  avec  autant  de  sang  froid  que d’intrépidité;  ce  
 corps  s avança jusqu  a la bouche du canon  , en pouss 
 a n t e  grands cris.Une  pièce  de  trois, bien  servie,  
 en mit  un  grand  nombre  hors  de  combat  du  côte  
 de 1 est; mais, du  côté de l ’ouest,  la  position  avantageuse  
 de l ’ennemi  empêchait  de  se  servir  du  canon  
 qui  flanquait  la  porte ,  de  sorte  que  l’on  ne  put  se  
 défendre  quau  fusil.  MM.  Meredith  et  Swanzy  
 en  tirèrent, chacun  plus de trois cents coups. Le  dernier  
 eut 1 épaule meurtrie  par  le  recul  de  son  fusil,  
 et  resta  ensuite  plusieurs  jours  sans  pouvoir  faire  
 usage de son  bras  droit,  à  moins  d’y   éprouver  une  
 vive  douleur.  M. Meredith  était  à  peu  près  dans  le  
 même  état. 
 On  ne  peut déterminer  avec  exactitude quelle fut  
 laperte des Aschantes. Le roi, avant de partir d’Anna-  
 mabovi, dit qu’il avait perdu trois mille hommes,  fixais  
 il y comprenait  probablement  ceux  qui moururent  
 de maladie,  Il  est  pourtant  certain  que  son  armée  
 souffrit  beaucoup,  car  elle  s’avançait  en  corps  si  
 serrés,  que chaque coup de canon  chargé à mitraille  
 emportait vingt à  trente  hommes ;  les  coups  de fusil  
 se  tiraient de  si p rè s ,  qu’ils  tuaient et blessaient plusieurs  
 soldats en même  temps. 
 L e   fo r t ,  en  ce moment  (  16 juin ), se trouvait dans  
 une situation assez  alarmante ;  complètement bloqué 
 par  terre,  n’ayant  avec la mer  qu’ une  communication  
 imparfaite,  et  n’étant approvisionné  que  pour  
 quelques  semaines,  attendu  le  nombre  de  Fantes  
 qui s’y  étaient réfugiés.  Il  faut encore  ajouter que  la  
 vue  des  cadavres gisant  sûr  la  terre  tout autour;  et  
 qui  ne  pouvaient  tarder  à  tomber  en putréfaction,  
 inspirait des inquiétudes sérieuses. Ces circonstances  
 exigeaien t des efforts extraordinaires que la garpison,  
 dans  son état  de  faiblesse*  ne  se  trouvait pas  en état  
 de  tenter.  On  était  resté  sous  les  armes  depuis le y 5  
 au matin,  sous un soleil brûlant,  sans  aucun rep o s ,  
 presque sans  nourriture ;  chacun  était  épuisé de fatigues. 
   On  concevait  pourtant  quelques  espérances  
 que  les Aschantes  ne  renouvelleraient pas  les  hostilités  
 ;  tous  leurs  mouvemens  semblaient  annoncer  
 des  intentions pacifiques.  La  garnison  desirait  vivement  
 la  paix ;  mais  elle  ne  voulait pas être  la  première  
 à céder,  ni offrir deé conditions saps les ordres  
 du gouverneur en chef. Le r o i, d’après le succès que  
 ses armes venaient d’obtenir, avait une haute opinion  
 de  ses  forces  et de la bravoure  de  son  armée.  D’une  
 autre part ; la petite garnison, malgré son état de  faiblesse  
 ,  était pleine  dé confiance,  et désirait prouver  
 au  roi des Aschantes la  supériorité de la tactique européenne. 
 Le  gouverneur du  Cap-Corse ,informé de  ce  qui  
 se passait à Annamabou,  ne perdit pas de temps pour  
 y envoyer  dn  secours.  Il  fit  partir,  dans  la  matinée  
 du  i6 ,  deux  petits  bâtimens  qui  amenaient  douze  
 soldats et  quatre  officiers,  renfort  dont  l ’arrivée  fit