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 dicamens qu’il  avait  apportés. 
 «  Le  roi,  dit M.  Tedlie,  m’envoya  chercher  un  
 matin en me faisant dire qu’il désirait voir mes instrumens, 
  mes livres, et mes remèdes. Je fis sur-le-champ  
 transporter  le  tout  chez  lui,  et  je  lui  expliquai  par  
 l ’entremise  deQuashi,  l’interprète  d’Accra,  l’usage  
 de  chacun  des  instrumens.  Après m’avoir  fait beaucoup  
 de questions, il me demanda si j’avais pratiqué  
 toutes les opérations  dont  je venais  de lui parler.  Je  
 l’assurai  que  je  les’àvais  faites,  et je  lui montrai un  
 fragment d’os que j ’avais extrait,  àCey lan ,  de la tête  
 d’un  Indien qui  avait été blessé et qui avait survécu à  
 l ’opération.  Il leva  les mains en  signe  d’admiration  ,  
 et tous ceux  qui  étaient avec  lui parurent  frappés de  
 surprise.  J’appliquai divers instrumens  sur moi ,  sur  
 les  interprètes,  sur  deux  capitaines,  et  enfin sur le  
 roi même,  qui  témoigna la plus grande satisfaction. 
 »  Il me  demanda ensuite  à  voir  lès médicamens,  
 voulut savoir la  propriété particulière  de chacun, la  
 dôse qu’il  fallait en  prendre ,  à quelle  époque  de  la  
 journée il  fallait  s’en  servir,  et  s’il  était à propos  de  
 manger  ou de boire après  les avoir  pris." Je satisfis  à  
 toutes ces questions.  Alors il me demanda  si  je  voulais  
 vendre  mon  assortiment.  Je  lui  dis  que  cela  
 n’était pas possible,  parce  que  j’avais  apporté  ces  
 médicamens  pour  l’usage  des  officiers  anglais,  s’ils  
 venaient à en avoir besoin, mais que  je lui donnerais  
 tout-ce  que  je  pourrais  en  distraire,  attendu  que  
 quelqu’un  de  ses quatre grands  officiers  pouvoit de- 
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 venir malade.  lim e  dit que  j’avais raison ;  mais  je vis  
 qu’il avait grande  envie de  la  plupart de mes médicamens. 
   Il les regarda cinq  à six  fois,  et me pria ensuite  
 de lui en faire goûter. Je lui  donnai de ceux qui  
 ne  pouvaient  lüi  faire  aucun mal ,  et  il me  remercia  
 beaucoup. 
 «  Je lui montrai alors des livres  de botanique ,  et  
 il  faisait une exclamation  de surprise chaque fois qu’il  
 voyait des couleurs vives et brillantes. Toute sa suite  
 se pressait  derrière lui  et  regardait  avec  grande attention. 
   Ses  deux  capitaines  prirent  chacun  un  volume, 
   et, quand ils témoignaient leur  admiration  à la  
 vue  de  quelques  fleurs,  le  roi  leur  ôtait  le  livre  
 des  mains  et  m’en  demandait  le  nom.  Je  lui  expliquai  
 les  propriétés  des  plantes  et  des  arbres.  Il  
 montra  beaucoup  d’étonnement  en  voyant  le  lin  
 dont  nous  faisons  nps  toiles,  le  chêne  dont  nous  
 construisons  nos  vaisseaux  ,  le pavot  qui  fait  dormir. 
   »  Il  reconnut  la  sensitive  et  en  fit  lui-même  la  
 description.  Il dit alors  quelques mots  à  un  homme  
 de  sa  suite  qui  sortit  un  instant  et  qui  lui  apporta  
 neuf ackies  d or dans  un  morceau  de  drap.  L e  roi  
 me les offrit,  je les pris en  le  remerciant.  Il  me  demanda  
 alors  si  je  consentirais  à  venir  le voir toutes  
 les  fois  qu’il m’enverrait  chercher.  Je  lui dis qu-e  je  
 serais  toujours  prêt  à  faire  tout  ce qu’il désirait,  autant  
 que mes devoirs me le permettraient. Xlme prit:  
 la main  et sortit un instant. 
 «  Il revint presque aussitôt,  donnant la main à  une  
 de  ses soeurs,  d’une manière  qui  ferait  honte  à  plu*