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 Commerce. 
 L a   plupart  des esclaves qui  sont à Coumassie proviennent  
 des  tributsannuelsdeTinta, dirDagoumba  
 et  des  peuples  voisins  de  l ’Aschantie.  Us  ont  la  
 plupart  été  enlevés  par  surprise  de  leurs  foyers ;  
 plusieurs Aschantes  recommandables  m’ont  assuré  
 que  le  petit  nombre  de  ceux  qui  sont achetés  se  
 payent  au  plus  deux  mille  cauris  (  environ  djx  
 francs) ,  ou  un panier  de  boussie,  tant  les marchés  
 de 1 intérieur en  sont  garnis. J’ai  rapporté  quelques  
 gousses  de  boussie;  c’est  une  graine  astringente;  
 les Nègres la mâchent pour exciter  la  salive,  et ap-  
 paiser  la  sensation  de  la  faim.  L e  boussie  (1)  doit  
 être le gourou que M. Lucas décrit  comme  étant un  
 des  objets  de  commerce du Fezzan,  du Caschna,  et  
 du  Bornou  , avec les  états situés  au  sud du  Niger.  Il  
 dit  que  les gourous  sont apportés  des  états  nègres,  
 au  sud  du Niger,  et .qu’on  les  estime  surtout  pour  
 l ’amertume  agréable  qu’ils  communiquent à  toute  
 espèce  de  liqueur  dans  laquelle  on  les  fait infuser. 
 (1)  Sterculia acuminata.  Palis  de Beauvois, Flored’Oware. 
 I ,  p.  4 i ,  tab.  24. 
 Dans  un  autre  endroit  ,  il  nous  apprend  que  
 le  gourou  est  un  fruit  qui  est  fort  estimé  dans  les  
 royaumes  situés  au  nord  du Niger ;  il  vient  sur  un  
 grand arbre  à  larges  feuilles,  qui  porte  une  gousse  
 d’environ dix-huit pouces de longueur, dans laquelle  
 sont renfermées sept à neuf graines; leur couleur  est  
 vert  d’eau  ;  leur  grosseur  celle  d’une  châtaigne,  
 elles  sont de même couvertes  d’une  peau  épaisse et  
 coriace.  Leur  g o û t ,  qu’on  dit  être  d’une arhertume  
 agréable,  plaît tant aux A fricains,  et sert si utilement  
 pour  corriger  la  qualité  malsaine  des  eaux  du  
 Fezzan  et  des  autres  pays  contigus  au  désert  du  
 Sahara,  qu’on  les  regarde  comme  nécessaires  au  
 bonheur de  la  vie. Le prix du gourou  est  de  douze  
 shillings (  quatorze  francs  4o  c.  )  les  cent  gousses. 
 Le  sel ammoniac se  trouve  en  abondance  dans  le  
 Dagoumba.  Au marché  d’Aschantie,  un morceau de  
 la  grosseur  d’un  oeuf  de  canard  se  vendait  deux  
 schillings  ( 2  fr.  4o cent. ) Les  Aschantes l’égriigent  
 pour  le  mêler  avec  leur  tabac  en  poudre,  dont  ils  
 prennent  une grande quantité;  ils  trouvent qu’il  lui  
 donne  un  piquant  très-agréable;  ils  en  font  aussi  
 fondre  dans  l’eau  qu’ils  donnent  à  leurs  bestiaux,  
 et eux-mêmes en boivent pour se guérir de la colique. 
 Il  paraît,  suivant  M.  Lucas,  que  les  toisons  des  
 nombreux troupeaux des royaumes nègres n’ont aucune  
 valeur  dans  le  commerce  de  ces  pays,  puisque, 
   d’après  le  rapport  du  schérifF,  les  tribus  au  
 sud  du  Niger  ne  tissent  que  le  coton.  Les  habitans  
 du Dagoumba fabriquent néanmoins, avec la laine de