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 parle feu de quelques pièces de  canon;  les  
 Aschantes n’essay èrentpas de s’y  opposer. Cependant  
 ils  tirèrent  sur  lè  Canot  qui  les  avait  amenés,  lors-  
 qu’il  partit  du  fort  pour  aller  rejoindre  les  bâti—  
 mens ,  et  blessèrent un homme. 
 Le  gouverneur  du  Cap-Corse  avait  donné  ordre  
 d envoyer des députés  au  roi avec un drapeau blanc.  
 Les Aschantes les virent sortir du fort avec de grandes  
 démonstrations  de  joie; une foule immense  se pressait  
 autour  des envoyés; ce né  fut pas sans peine que  
 les  officiers  du  roi ; distingués  par  des  sabres à  poignée  
 d’o r ,  parvinrent  à5 faire  faire place  pour  les  
 Conduire  à  ce  prince. 
 On doit remarquer ici que, quoique les Aschantes  
 soient bien en arrière des peuplés civilisés et policés,  
 ils  ne  semblent  pourtant  pas  étrangers  aux  lois  de  
 la  guerre  en  usage  parmi  ceux-ci.  Ils  respectèrent  
 le  drapeau blanc; quelques-uns de leurs soldats ayant  
 voulu  s’avancer  vers  le  rocher .sur  lequel  environ  
 deux  cents Fautes  s’étaient  réfugiés,  ils  entendirent  
 fort  bien  le signal  du  rappel qui  leur  fut donné par  
 quelques  coups  de  fusil  tirés  par-dessus  leqr  tête;  
 ils y   obéirent  aussitôt. 
 L e   roi  reçut  très-bien  les  députés,  leur  dit  qu’il  
 était  charmé  qu’on  lui  eût  envoyé  un  drapeau  de  
 paix, et  leur  témoigna  sa  satisfaction  en  leur faisant  
 présent  d’un  mouton.  Ils  revinrent  vers  les  sept  
 heures  du  soir  avec  trois  messagers  du  roi;  ceux-  
 c i,  pour  justifier  ce  prince,  entrèrent dans  un  long 
 détail  des  causes  qui  l’avaient  déterminé  à  faire  là  
 guerre  aux Fantes.  Ils ajoutèrent qu’il n’avait pas  le  
 dessein  d’attaquer  le  fort  ni  de  faire  la  guerre aux  
 blancs,  qu’il  na'vait  d’autres  ennemis  que les Assi-  
 niens et les Fan tes, et qu’il  commençait  à croire qu’il  
 leur avait fait suffisamment fait éprouver sa vengeance. 
 A   partir  de  ce  moment,  des  relations  amicales  
 s’établirent  entre  le  roi et  son  armée, et la garnison  
 du fort. On crut pourtant qu’il était pruden t d  en tenir  
 l e s   portes  fermées  jusqu a  ce  qu’il  existât  une  parfaite  
 intelligence.  On  ne pouvait  guère  espérer  d’y  
 parvenir  que  par  le  moyen  d’une  entrevue  entre  
 le  roi  et  le  gouverneur  en  chef.  On  fit  tous  les  
 efforts  possibles  pour  déterminer  ce  prince  à  se  
 rendre au  Cap-Corse, ils  furent inutiles;  on  eut beau  
 l’assurer  qu’il  y  serait  honorablement  reçu,  qu’on  
 lui donnerait pour  sa  sûreté  toutes les garanties qu il  
 pourrait  désirer,  qu’on  lui  enverrait  tous  les  jours  
 une députation d ’officiers pour l'accompagner, il  ne  
 voulut  pas  y  consentir,  mais  il  promit  d’envoyer  
 quelques-uns  de  ses  chefs  pour  conférer  avec  le  
 gouverneur. 
 Effectivement,  dès  le  17,  le  roi  nomma  douze  
 députés qui  allèrent au Cap-Gorse; mais on reconnut  
 que,  sans  une entrevue  avec  le  roi, on n’obtiendrait  
 aucun  résultat  satisfaisant;,  en  conséquence,  le  colonel  
 Torrane,  gouverneur  en  chef,  vint  à  Anna-  
 mabou.  On  fixa  le  jour auquel  la conférence aurait  
 lieu. Pour d i s p o s e r   favorablement l ’esprit  du  roi, on  
 lui  envoya  des  présens;  e t,  pour  lui  inspirer  un#