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 vers l’est-nord-est.  A  environ six milles de Cottacoumacasa, 
   nous  trouvâmes  les  porteurs  de  notre  ba-  
 gage  qui allumaient  leurs feux, et  qui  s’arrangeaient  
 pour la nuit.  Il  faisait  déjà  presque  noir.  Quamina,  
 notre guide  aschanle,  était  en  avant;  nous  savions  
 que M.  James  était bien en arrière :  nous  résolûmes  
 donc de passer  la nuit en cet  endroit ,  et  nous  fîmes  
 suspendre nos hamacs  à des  arbres. Nous  avions  fait  
 douze milles pendant cette journée. Nous étions campés  
 par  i°  46 ' ôo" de longitude occidentale et 5° 28'  
 de  latitude  septentrionale. 
 Nous  continuâmes  notre  route  le  lendemain  à  
 travers  le  même  bois  sombre  et  solitaire.  Après  
 avoir traversé trois ruisseaux coulant vers l’est,  nous  
 arrivâmes à  Chansue peu  après  dix heures  du matin.  
 A   peine  nous  étions-nous  assis  sous  un  misérable  
 hangard  qui  ne  pouvait  même  nous  défendre  de  
 l ’ardeur  du  soleil,  que  nous  nous  y  trouvâmes  entourés  
 des  feux  que  nos  porteurs  allumaient*  pour  
 préparer  leurs  alimens,  et  il  nous  fallut  recourir  à  
 .la  violence  pour  les  en  écarter. 
 Mansue  était autrefois  le  grand marché  d’esclaves  
 des  Fan les  dans  lintérieur.  L ’étendue  que  ce  lieu  
 avait  occupée  était une  preuve  de  son  ancienne  importance, 
  mais  il  ne  s’y  trouvait  plus  que  quelques  
 hangards  épars  de  côte  et  d’autre. 
 Nous  nous  remîmes  en  marche  à  une  heure;  
 et,  après  avoir  passé  lAssounira,  petite  rivière  
 coulant  vers  l’est,  nous  arrivâmes  à  une  seconde,  
 nommée  lO k i ,   qui  suit  la  même  direction  pour 
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 porter  ses  eaux  à  l’Amissa  qui  se  jette  dans  la mer  
 entre Annamabou  et Tantum.No us traversâmes cinq  
 à  six marais, dont l’un avait près d’un  demi-mille  de  
 longueur. Leur sol était une argile de couleur foncée  
 mêlée  de  gravier.  Nous  fîmes  halte  dans  un  bois,  
 dans  un  endroit  où  notre  guide  s’occupait  à  couper  
 des  broussailles  pour  nettoyer  une  place  pour  lui  
 et  ses  femmes.  Nos  porteurs,  toujours  indisciplinables, 
   étaient allés  plus  loin,  emportant  avec  eux  
 provisions  et  bagages.  Le  sol  sur lequel,  nous  campâmes  
 était  très-humide,  couvert  de"reptiles  et  
 d’insectes,  et  no us .eûmes  beaucoup  de  “peine  à  y   
 entretenir  nos  feux,  ce  qui  nous paraissait  d’autant  
 plus  important  qu’une  panthère  vint  rôder autour  
 de  nous.  Un  animal  qui,  suivant  les  naturels,  ressemble  
 à  un  petit  cochon  et  habite  sur  les  arbres,  
 ne  cessa  de  pousser  des  cris  aigus  pendant  toute  
 la  nuit,  et  nous  entendîmes  de  temps  en  temps  un  
 sanglier  courir,  en  criant, dans  la  forêt,  comme s’il  
 eût  été  poursuivi.  Le  thermomètre,  placé  à  l’ombre  
 à  six  heures  du  matin,  marquait  74  degrés. 
 Nous partîmes le lendemain à sept heu res; et, après  
 avoir  fait  trois  milles  et  demi,  nous  traversâmes  
 une  petite  rivière  nommée  Gaïa,  et  quelquefois  
 Aniabirrim,  d après  un  village  de  ce  nom  qui existait  
 autrefois  sur  ses  bords.  Elle  avait  trente pieds  
 de  largeur  sur  deux  pieds  de  profondeur  et  coulait  
 vers  le s t  à  1  endroit  où  elle  coupait  le  sentier,  
 mais  elle  se  dirigeait  ensuite  vers  le  nord-nord-est  
 et  allait  se  jeter  dans  l’Amissa.  M.  Hutchison s’ar