( % » )
précipitent en avant pour en recevoir quelques
gouttes sur la tête , et même sur la langue. Le roi
et sa suite portent des vêlemens blancs dans cette
occasion. Le monarque est précédé de trois agneaux
blancs qui sont ensuite immolés devant sa chambre
à coucher. Toutes ses femmes le suivent au milieu
d ’une haie de troupes.
L ’Adaï est une autre fête nationale qui se célèbre
plusieurs fois. Leur nombre sert aux Aschantes
pour compter leur année qui commence le premier
octobre ; usage dont je n’ai pu apprendre
l ’origine. Le peuple prétend que le moment de
le renouveler est lorsqu’un fruit, ressemblant à la
gourde, tombe d’un certain arbre appelè brebetim,
ce qui arrive vingt jous après qu il a commeneé à
fleurir. On ajoute que du fruit de cet arbre sortent
différentes espèces de végétaux. Quoique cet arbre
soit aussi connu en Ouarsâ, les Aschant.es sont les
seuls qui lui attribuent cette propriété. Les fêtes
s’appellent alternativement le grand et le petit Adaï ;
le premier a toujours lieu un dimanche , et le second
un mercredi ; d’après différens calculs , il me semble
qu’il s’écoule six semaines entre chaque grand
Adaï , et six entre chaque petit , de sorte que la
fête se célèbre généralement tous les v in g t -u n
jours.
La veille, dès le lever du soleil, le grand tambour
orné de crânes et de fémurs humains, et placé à l’entrée
du palais, résonne avec grand fracas, comme
pour annoncer la fête. Tous les habitans du palais
poussent alors des cris de joie qui sont répétés par
( * v o 1 mm le peuple dans toute la ville. Des fanfares de musique
et des décharges de mousqueterie se- succèdent pendant
la nuit. Le lendemain matin, le roi se rend au
temple du fétiche (Himma) en face du palais, et
y offre plusieurs moutons en sacrifice. Leur sang
est versé sur le trône d’o r, auquel on attribue des
vertus extraordinaires , et qu’on regarde comme e
palladium du royaume; la déposition de Saï Qua
mina fut différée , parce qu’il l’avait en sa possession
à Douabrn. Les cabocirs e t l e s capitaines , dont
plusieurs viennent de villes très-éloignées pour as
sister à la cérémonie , commencent à défiler vers e
Jever du soleil pour se rendre dans la grande cour
du palais et y retenir leurs places: nous y allions
généralement entre neuf et dix heures, au moment
ou ïe roi venait de s’asseoir. La première cérémonie
était de pénétrer jusqu’au roi , à travers une foule
d’officiers et de dignitaires, pour lui souhaiter le
bonjour , politesse à laquelle il répondait par une
glégère inclinaison de tete. Les chefs, en passant successivement
devant le ro i, étaient suivis dun petit
nombre d’esclavés favoris qui agitaient leurs épées
en l’a ir , tandis que leur troupe de musiciens commençait
à jouer au moment où ils se levaient. De
petits cabocirs de cinq ou six ans défilaient aussi
d’un air d’importance et de gravité to u t -à - f if it
comique.
Le-roi quitte alors sa chaise, qui est aussitôtren-
versée, et se retire dans son palais, ou il reste quel-
çiues minutes. Tous les cors resonnent à sa sortie et