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compense que la satisfaction intérieure d’avoir amélioré
le sort de nos semblables, et d’avoir témoigné
par nos actions notre reconnaissance de la supériorité
que ces bienfaits et ces avantages nous donnent
sur ces nations (i). Tant qu’un seul bâtiment em-
(1) Un sentiment irrésistible de compassion pour ces innombrables
victimes immolées par la superstition , comme on
1 a vu par les descriptions des fêtes de l ’Âschantieet des pays
voisins, ainsi que les intérêts de la science, rendent ce devoir
plus impérieux. Rien n’est plus juste que cette ohservation
d’ un écrivain célèbre. « Des commerça ns, aveuglés par leur
amour du gain , peuvent alléguer différentes excuses en faveur
de l’ignorance où nous sommes sur tout ce- qui concerne la
géographie, etc.; mais elles ne peuvent avoir; beaucoup de
poids auprès des hommes ayant à . coeur les intérêts de la
science , ou l’honneur national, qùî a un rapport intime avec
ces intérêts. Ge ne fut pas dans l’espoir d’aucun avantage immédiat
pour le commerce qu’on offrit une si belle récompense
pour la découverte d’un passage au nord-ouest, et que Cook
fut envoyé à la découverte d’uii continent méridional.
La remarque de Voltaire sur l ’Inde n’est applicable aujourd’hui
qu’à l ’Afrique. « Plusieurs y ont fait des fortunes
immenses; peu se sont appliqués à connaître ce pays. » Je
conseillerais même de se rendre au désir que manifeste le roi
de Dahomé, de renouveler son alliance avec les Anglais, nçii
pas en reprenant le fort, ce qui serait une dépense inutile,
puisqu’il n’y a d’autre commerce que l’ivoire, mais en établissant
une résidence dans sa capitale. C’est la manière la moins
dispendieuse de recueillir pour la géographie des renseigne-
mens positifs sur les pays voisipS, et d’enrichir en même- temps
l ’histoire naturelle. I l règne depuis Ion g-temps entre la France
et l’Angleterre une noble émulation pour les découvertes géographiques
en Afrique. Un Anglais pénétrant jusqu’au Niger,
ployé à la traite des Nègres pourra fréquenter cette
c ô te , la grande facilité de ce commerce et les bénéfices
considérables qu’il présente le perpétueront
à jamais parmi les Achantes : ils se livreront à l ’espérance
de île voir bientôt se rétablir entièrement,
et ils concevront les préventions les plus défavorables
contre les Anglais,, comme étant les ennemis
déclarés de ce qu’ils regardent comme leur commerce
naturel. C ’est encore un autre avantage que
les Hollandais ont sur nous; et, par suite de la réception
que les bâtimens négriers éprouvent à E l-
mina , tout l’odieux de la prohibition retombe sur
nous sçuls. « JJelënda est Qarthago. »
Supposons que cet obstacle soit enfin détruit,
comme il le sera indubitablement, et reprenons le
cours de nos réflexions sur les moyens d’établir dès
relations commerciales avec l’intérieur. Les babiet
déterminant la direction du cours de ce fleuve au moment
où un savant géographe de l’autre nation avait prononcé qu’ il
suivait une direction Contraire , est un de ces triomphes glorieux
qui ornent les pages de l'histoire d’une nation bien
plus que tous les exploits militaires; car les avantages dé la
découverte sont communs aux deux peuples, et de pareils
succès cessent d’être vus d’un oeil d’envie /lorsqu’ ils n’ont eu
d’autre mobile que les intérêts de la science. Un écrivain célébré
d une nation rivale a dit: « Un Anglais détruit tout'ce
vain amas d’erreurs dont sont remplies nos histoires des Indes,
et confirme ce que le petit nombre d’hommes instruits en a
pensé » altaire). Méritons encore un aussi éclatant témoignage
en poursuivant avec le même zèle les découvertes eu
Afrique.