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 tene ;  mais  leurs  gestes  répondaient parfaitement  â  
 eette  scène. 
 Lorsque  nous  arrivâmes  au  palais,  à  environ  un  
 demi-mille  de  l’entrée  de  la ville,  on  nous  fit  faire  
 halte,  et  Ion  nous  fit passer,  ainsi  que Uosporteurs,  
 an  milieu d’une  double  haie  de  soldats,  pour  aller  
 déposer  les  présèns  et  nos  bagages  dans  l’a  maison  
 qui  nous  était  destinée.  L à ,  nous  eûmes  le  plaisir  
 de  voir  passer  près  de  nous  plusieurs  cabôcirs  avec  
 leur  suite,  spectacle  dont  la  splendeur  et  la  nouveauté  
 nous  étonnèrent.  Leur  musique,  composée  
 principalement  de  cors  et  de  flûtes,,  offrait  assez  
 d ensemble,  et  accoutumait  notre  oreille  à  sa  nié--  
 lodie  sauvage.  D immenses  parasols  que  ceux  qui  
 les  portaient  levaient  et  baissaient  tour  à  tour,  et  
 de  grands  éventails  qu’on  agitait  de  toutes  parts  
 procuraient  de  petits  courans  d ’air  qui  nous  rafraîchissaient, 
   et  qui  rendaient  moins;  insupportables  
 les  rayons brûlans  du  soleil  et  les  tourbillons  
 de poussière  dont  nous  étions  enveloppés. 
 On. nous  conduisit  alors  par  une  longue  rue,  et  
 d’un  pas  aussi  lent que  si nous eussions suivi un  enterrement, 
   dans une maison  ouverte  par-devant,  dù  
 l ’on  nous  dit d’attendre  une  nouvelle  invitation  du  
 roi  à  paraître  devant  lui.  L à ,  nous  nous  trouvâmes  
 forcés  de  fixer  nos regards  pendant  quelques  
 minutes sur un  affreux  spectacle.  G’était  un  homme  
 qu’on  tourmentait  avant  de  le  sacrifier.  Ses mains  
 étaient  liées  derrière  son  dos;  une  lame  de  coütead 
 traversait  ses  deux  joues;  une  de  ses  oreilles  était  
 coupee,  on  la  portait  devant lui au  bout  d’un  pieu  
 pointu ;  1 autre ne tenait plus à sa tète que par un morceau  
 e  peau  :  il  avait  sur  le  dos  plusieurs  entailles  
 faites  avec  un  instrument  tranchant,  un  couteau  
 était  passe  dans  sa  peau  au-dessus  de  chaque  omoplate. 
  Des hommes, couverts d’immenses bonnets de  
 peau  uoire garnie  de  poils,  le  conduisaient  par  une  
 corde  qui  lui  traversait  le  nez,  et  des  tambours  le  
 précédaient.  On  peut  s’imaginer  quelles  sensations  
 cette horrible  barbarie nous  fit  éprouver. Quelques  
 tnstans  après,  ayant  reçu  la  permission  de  paraître  
 devant  le  roi,  nous  nous  rendîmes,  par  une  rue  
 tres-large,  d’environ  un quart  de mille de  longueur  
 sur  la  place  du  marché. 
 Tout  ce  que  nous  avions  vu  en  passant  nous  
 avait  préparés  a  un  spectacle  extraordinaire,  mais  
 nous  ne  nous  attendions  pas  encore  à  la ma^nificencequifrappanosjeux. 
 Uoemplacementdenriron 
 un mille  carré avait été préparé  pour  nous  recevoir. 
 e  roi,  ses  tributaires et  ses  capitaines étaient  sur le  
 dernier  plan,  -entourés  de  leurs  suites  respectives;' 
 n  voyait  evant  eux  des  corps  militaires  si  nombreux, 
   q u il  semblait  que  nous  ne  pourrions  approcher. 
   Les  rayons  du  soleil  se  réfléchissaient 
 avec  un  éclat  presque  aussi  insupportable  q „ e 
 leur  chaleur  dans  les  ornemens  d’or  massif  q '   
 brillaient  de  toutes  parts.  P l„ s  de  cent  lo u p e s   
 de  musiciens  jouèrent  eu  même  temps  à  110tre 
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