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la vôtre la plus grande parmi les noirs, et qu’il est
bon que deux fgrandes nations soient unies. Je suis
venu d’Angleterre dans le vaisseau qui a apporté cet
ordre au gouverneur; et, en le recevant, il a dit qu il
l ’exécuterait avec grand plaisir. Le roi d’Angleterre
et la compagnie pensaient que le gouverneur devait
demander au roi d’envoyer au Cap-Corse quelques-
uns des seigneurs de sa cour pour garantie de nôtre
sûreté ; mais le gou verneur a dit : Non, cela est inutile,
et il a écrit au roi et à la compagnie qu’il enverrait
sans crainte tous ses officiers en Aschantie, parce que
l ’honneur du roi Saï faisait leur sûreté. Nous sommes
donc venusâians prendre cette précaution , parce que
nous savions que le roi était notre véritable ami.
« L e gouverneur a toujours désiré faire pour le roi
ce qui est juste; mais les Fautes n’ont jamais voulu lui
dire ce qui était juste, de manière qu’il écrivit en Angleterre
qu’on lui envoyât des prépens, qu’il ferait
offrir au roi par quelques-uns de ses officiers qui entendraient
de sa propre bouche ce qui était juste,
parce que les Fantes ne voulaient jamais lui dire ce
qui était vrai, ni ce que disait le foi. Quand le gouverneur
lira ce que nous lui écrirons, il connaîtra la
vérité pour la première fois. Nous resterons, afin
que les Anglais et les Asehantes ne fassent qu’un.
Nous garantissons au ro i, sur nos têtes, que nous
parlons vrai, et nous ne pouvons craindre en parlant
vrai devant Dieu et devant le roi. »
Ce discours, interprété phrase par phrase! parut
plaire à toute l’assemblée. Le roi sourit, et me fit
dite par son interprète: «v Le roi vous aime, vous
parlez b ien, vous parlez en homme. L e roi désireêtre
ami des blancs; ilregarde les blancs comme les premiers
etres après Dieu. » Ici, il leva les mains au ciel.
« Le roi remercie Dieu et son fétiche de lui avoir envoyé
des blancs pour lui parler de cette manière; et,
quand vous^erez de retour au Cap-Gorse, silegouver-
ïieur pense que vous avez mal agi,et qu’il vous manque
quelque chose, faites-le dire au ro i, et il ne vous
laissera manquer de rien, parce qu’il pense que vous
etes justes envers Dieu et envers lui, -envers votre roi
et le gouverneur» Ainsi le roi vous remercie et dit
que vous avez bien parlé» »
Le roi demanda alors a M. James s’il voulait jurer
sur son épée comme nous venions de le faire , et il
y consentit» « J’aime ces trois blancs, a jo u ta - t - il;
« parce qu’ils sont toujours prêts à parler, et qu’ils
* savent se mettre en avant quand il ,1e faut» » Plusieurs
autres observations nous convainquirent encore
qu’il revenait à des sentimens plus favorables
pour nous. Les interprètes fantes cherchèrent à intimider
Quashie, mais ils n’y réussirent point. Cet
homme était inappréciable pour son intelligence ,
et pour la fidélité avec laquelle il interprétait nos*
discours et ceux du roi.
Le roi, paraissant enfin satisfait, nous fit alors un
long discours»
« Le roi dit que tous les Fantes sont des coquins-
le gouvernement le sait fort bien. Il pense qu’il!
mettent toujours de mauvaises idées dans la tête du