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 de  l’intérieur  qui ne  sont pas  de leur pays.  Je  l’avais  
 déjà soupçonné, en observapt que quelques-uns de ces  
 dounkos avaient  le  visage  couvert  de  diverses  marques  
 ,  et que d’autres n’en avaient aucune. Peu après  
 je  remarquai qu’ils parlaient des langues différentes,  
 et qu’ils ne  s’entendaient pas entre eux. En  général,  
 les habitans des bois,  ou  paysans du Dagoumba,  ont  
 trois  légères  entailles  en  long sur  la pommette de  la  
 joue, trois au-dessous, et une en large sous l’oeil;  ceux  
 d’Yahndi ont trois entailles profondes  tout le lông dé  
 la  joue;  ceux du  Mosie  en  ajoutent  une  sous  l’oeil;  
 ceux  du Bornou en ont sur le front,  et ceux du M ar-  
 rooua  en ont sur tout le corps,  qui forment des dessins  
 variés.  Dans  le Fobie ,  à Koumsallahou et  à Ca-  
 lanna,  les  classes  inférieures  ont  la  cloison  du  nez  
 percée.  Les  entailles  se  font  dans  l’enfance,  l ’on  y   
 verse des liqueurs consacrées aux fétiches, auxquelles  
 on  attribue  la  vertu de  fortifier  le  corps  et  de  conserver  
 la  vie de  l’enfant. 
 A  neuf  journées  au  nord  du  Kong est  le  Kaybie,  
 dont le  ro i,  nommé Mamourou ,  tua son  prédécesseur  
 Dabbira.  On  dit  ce  pays  très-peuplé.  La  capitale  
 ,  située  derrière  une  montagne,  se  nomme  Bé-  
 sirie.  Le sol y  est  mêlé  de  craie  ;  les  ânës y  sont  en  
 aussi  grand  nombre  que  les  chevaux.  A  trois  journées  
 des  frontières  du K a yb ie ,  se  trouve le K a y r ie ,  
 pays  par  lequel  il  est  fort  dangereux  de  passer,  les  
 habitans  ne  vivant  que  de  rapine,  et  dressant  des  
 embuscades aux voyageurs pour les piller et les faire  
 esclaves.  A  cinq  journées  de  là  est  le  Garou,  puissant  
 royaume qui est probablement le Gago de Léon  
 1 Africain; A   vingt journées plus loin vers le nord-est  
 est le royaume  de  Douvarra,  dont les  habitans  sont  
 peu belliqueux,  mais  excellons  agriculteurs.  Le  sol  
 est  une  terre  rougeâtre.  Dans  le  voisinage  est  un  
 plus  petit royaume nommé  Filladou  ou Firrasou. 
 A  cinq  journées  au  nord-du  Douvarra  coule  le  
 Niger,  e t ,  dans  une  île  à  environ  un  mille  de  sa  
 rive méridionale,  s'e  trouve  la  ville  de  Ginnie.  La  
 route  du Kong  à  Ginnie  est  la  seule  sur  laquelle  je  
 naie  reçu  aucun  renseignement  des  Nègre s,  mais  
 j’ai  toute Taison  d’avoir  confiance  dans  le More  qui,  
 men   a  fait  la  description;  jamais  il  ne  s’est  contredit, 
   quoique  je  l ’aie  questionné  plusieurs  fois  à  
 ce  sujet. 
 Il est bien vrai que, parmi les villes que cite Mungo  
 Park  sur  cette  route ,  il  ne  s’en  trouve  aucune  de  
 celles  qué  je  viens  de  nommer;  mais  il  est  probable  
 que  ceux  qui  voulaient  mettre  des.obstacles  
 a  son  entreprise,  ne se souciaient pas de satisfaire sa  
 curiosité ,  et  le  trompaient  (1).  Dans  la  route qu’il 
 (1).  Le  court  séjour  de Mungo  Park  à  Silla  ne  lui  a  pas  
 permis de vérifier jusqu’à  quel point les habitans de cette ville  
 se  seraient  contredits  les  «ns  les  antres  dans  leurs  relations  
 de  Tombouctou,  quand  même  il  aurait  assez  bien  compris  
 leur langue pour Jes entendre aussi facilement que les h a b ita i  
 des bords  de  la Gambie. 
 ..  «  On  trouve, dans  les  voyages  de  Park,  diverses  preuves  
 de ces rapports  contradictoires des Nègres. Par exemple  dans  
 son  premier  voyage,  il  dit que Ginnie  est  située sur  le Niger- 
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