( )
à son entrée; les épées, les plumes, les queues d'éléphant
sont agitées en l’air, et les"tambours battent
avec un fracas effroyable. Lorsque le roi est de r e tour,
les interprètes, précédés de leurs cannes à
„pomme d’or et des marques de leur dignité, présentent
un mouton, un flacon de vin (qui doit être
bu sur la place) et dix ackies d’or à chaque capitaine
supérieur, et font des présens un peu moins
considérables aux autres.- Une seconde fanfare .proclame
la distribution des bienfaits du roi. Cinq ou
six hommes se lèvent alors, et chantent ses titres et
ses exploits pendant environ dix minutes. Il est difficile
de se figurer un chant plus harmonieux. Je remarquai
qu’ils mettaient quelque chose entre leurs
dents avant de commencer. On passe ensuite de
nouveau devant le roi pour le saluer et le remercier;
puis on promulgue toutes les lqis nouvelles, ce
qui n’arriva que deux fois pendant notre séjour;
enfin l’assemblée se sépare au moment où le roi se
lève. Plusieurs fois la pluie tomba à grands flots
pendant la cérémonie, ce qui ne l’interrompit pas
un seul instant. On calcule que le roi donne, quarante
périguius d’or (environ 9600 fr.) à chaque fête
de l ’Ada ï(i).
La mort d’un Aschante s’annonce par une dé-
(x) Les habitans de l’Àhanta divisent le temps en périodes
de trois semaines. La première semaine s’appelle Adaï, c’est
la bonne semaine , et celle ou l’on fait le plus d’ouvrage ; les
marchands fréquentent beaucoup plus les marchés durant
cette semaine qu’à aucurie autre époque, dans la persuasion
que tout ce qu’ils entreprennent alors doit nécessairement
( )
charge de mousqueterie proportionnée à son ra n g ,
ou à la fortune de sa famille. En un instant on aperçoit
une foulé d’esclaves qui s’élancent hors de la
maison et s’enfuient dans les bois, se flattànt, s ils
peuvent réussir à rester cachés jusqua ce que
les funérailles soient terminées , que ceux qu ils
laissent derrière eux, et qui n’ont pas eu la présence
d’esprit de les suivre, fourniront les victimes humaines
qu’on doit sacrifier; le cadavre est alors couvert
de superbes vêtemens de soie et d o r puis,
étendu sur un lit de parade, tandis qu on place
auprès les plus riches étoffes (1). On immole un ou
deux esclaves à la porte de la maison. Afin de donner
.. | . 5? .. . y .<--'••• -J-. ? ■
réussir. La seconde semaine est l ’Adjamfô, ou la mauvaise
semaine, dans laquelle il n’y a ni travail ni commerce , les
Ahantes croyent qu’ils échoueraient dans toutes leurs entreprises.
Le troisième semaine s’appelle' Adim, ou la .petite
bonne semaine, où l’on se livre au travailet, «ni commerce ,
mais avec moins d’ardeur que dans l ’Adaï.
(1) Tum membra toro defleta reponunt;
Furpureasqup super vestes, velamina no ta,
Conjiciutit.
Æn. r i .
En Fantiç, on habille richement le corps, et on l ’appuie
ordinairement contre une chaise, le laissant ainsi exposé jusqu’à
ce qu’il devienne dangereux qu’il y reste plus long-temps.
On l’enterre alors dans sa maison avec autant d’ornernens d’or
qu’ il est possible de s’en procurer. Les hommes appelés les
tambours de la ville, ne doivent mourir qne debout -, et, lorsqu’ils
expirent, on les saisit aussitôt pour des soutenir dans
cette position.
\