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 gouverneur ; il l’a toujours  dit  à ses  capitaines, mais  
 ü   ne  donte  pas  que  vous  ne  soyez  venus  pour  lui  
 tendre  justice. Le  roi  veut du  bien  aux Anglais ;  il  
 jure  par  Dieu  et par  son  fétiche  que  si  les  Anglais  
 savaient  comment  les  Fantes agissent  envers lui,  et  
 tout  lé  mal  qu’ils  fon t,  ils  conviendraient  qu’il  a  
 raison.  Le roi  parle  vrai.  » 
 I l entra alors dans  le détail des^causes de la guerre  
 contre  les  Fantes  ;  et ce  qu’il  nous  dit  aurait  convaincu  
 les  gens  les  plus  prévenus,  qu'il  avait  été  
 réellement  provoqué ;  qu’il  avait  long-temps  patienté, 
   et que ses  ennemis  avaient  été  aussi  injustes  
 que  cruels. 
 « L e   roi dit,  continua-t-il,  que  s ile s   Anglais  se  
 fient  à  lu i,  il  rendra  plus de  services  aux  forts  que  
 les Fantes ne peuvent le  faire. I l  leur  fera  beaucoup  
 de  bien.  C ’est  sa  volonté.  Il  enverra  le  commerce  
 aux  Anglais;  il  leur  enverra  de bon  o r ,  semblable  
 à   celui  qu’il  porte  lui-même  (montrant  les  orne-  
 mens  dont  il  était  couvert),  et  non de mauvais  or  
 tel que  les Fantes en  fabriquent.  Son  peuple ne  sait  
 pas en  faire, mais  les Fantes le fabriquent dans leurs  
 maisons  avant  de  le  donner  aux  blancs.  Si  jamais  
 Ies  Andáis  qui  sont  dans  les  forts  ont  besoin  de  
 quelque chose,  qu’ils le  fassent dire au  ro i, il le leur  
 enverra. Demain  est  dimanche, mais  après-demâin  
 est lundi,  on vous donnera  un messager.  » 
 Dans  la  suite  de  la  conversation,  le  roi  montra  
 les dispositions  les plus libérales,  et  qui auraient fait  
 honneur à un monarque  civilisé. IL nous sembla qu’il 
 rompait  le  charme  qui  nous  avait  fermé  jusqu’ici  
 l’intérieur  de l’Afrique. I l  voulut que  nous  bussiops  
 avec  lu i,  et M. James consentit  à  porter le  toast suivant: 
   «  Puissent les Asehantes et les Anglais  ne  faire  
 jamais  qu’un!  »  C3e  voeu  lui  p lut,  et  il  voulut que  
 nous touchassions son verre avec  les nôtres. Se tournant  
 alors  tout-à-coup vers  les messagers fantes  qui  
 restaient  tremblans derrière nous, il leur dit :  « Yous   
 m’avez  mis  en  colère  contre vous,  et  je le  suis  encore; 
   mais  n’importe,  approchez,  et  buvez  avec  
 moi.  » 
 Dans  la  soirée,  MM.  Hutchison,  Tedlie  et moir  
 nous  écrivîmes  une  seconde  lettre  au gouverneur et  
 au  conseil,  pour leur rendre  compte des  événemens  
 de  ces  deux  jours,  et nous  terminâmes notre lettre  
 ainsi qu’il  suit : 
 «  Notre  situation  critique  exige  que  nous  vous  
 fassions  connaître  notre  opinion  sur  la  prétention  
 élevée  p a rle  roi,  de recevoir la totalité  des sommes  
 qu’on  payait  aux Braffoes  et  au  ro i  cfAnnamabou  ,  
 et nous  le faisions  avec défiance et respect.  Les services  
 que nous  rendent les  Braffoes  sont  absolument  
 nuls;  e t,  d’après  leur  situation  politique,  leur  inimitié  
 n’est pas à craindre. Quant à Amouney, quand  
 on  devrait  lui  aecorder une  nouvelle  paye  en  remplacement  
 de  celle  qui  sera  transférée  au  roi  des  
 Asehantes,  cette  dépense  ne  serait  qu’une  bagatelle, 
   et  ne  peut  entrer  en  comparaison  avec  le  
 danger  de  causer  le  renouvellement  d’une  guerre  
 contre  les  Fantes, la destruction  do tout un peuple ,