mains, et n’épargna pas même les messagers du roi
des Aschantes.
II s’ensuivit une guerre/avec ce dernier. Apoutay,
craignant sa vengeance, s’enfuit avec Chébou dans
le pays des Fantes. Le roi d Aschantie envoya un
message et un présent de vingt onces d’or à Acoum,
cabocir d’Assécoumah ( petit état tributaire de son
royaume), en lui expliquant la nécessité où il se
trouvait de poursuivre ses ennemis sur le territoire
des Fantes, et l’assurant, de ses dispositions pacifiques
à l’égard de c eu x -c i, puisqu’il n’avait d’autre
but que de s’emparer de la personne de Ghébou et
d Apo-utay. Les Fantes ne voulaient ni- intervenir
dans cette affaire, ni permettre que l ’armée des
Aschantes entrât sur leur territoire. Alors Appey
Dougah ( ! ) , général du roi d’Aschantie, rassembla,
par ordre de son maître, dés forces considérables,
et livra bataille à ses ennemis. Il y fit preuve de
bravoure et défit Ghébou et Apoutay, soutenus par
une armée de Fantes qui les avait rejoints.
L é lendemain Chébou et Apoutay, ayant rallié
leurs troupes et reçu de nouveaux renforts des
Fantes, livrèrent bataille à Appey Dougah et furent
encore défaits. Ils perdirent beaucoup de monde,
et le cabocir d’Abrah, principale ville des Fantes,
fut du nombre des prisonniers. On offrit une somme
considérable pour sa rançon ; le roi la refusa, et le
(i) Ce doit être Appia Dunqua, Frère ainé^d’Appia Nanu ,
dont j’ai rapporté la disgrâce dans le chapitre VI de la première
partie.
( « te y
mit sous la garde d’Acoum, cabocir d’Assécoumah,
en qui il avait grande confiance : celui-ci n’y répondit
point et laissa aller le prisonnier.
Cependant Apoutay, battu sur tous les points, fit
dire au roi qu’il acceptait les conditions de paix qu’il
lui avait fait offrir, pourvu qu’il payât ses dettes. L e
roi y consentit, e t , pour preuve de réconciliation,
envoya des messagers porter des présens à Chébou
et à Apoutay. Ceux-ci, au lieu de les recevoir avec
reconnaissance, décapitèrent les députés. Cette perfidie,
que rien n’avait provoquée, enflamma la colère
du roi d’Aschanlie ; il jura guerre éternelle aux
aggresseurs. Il avait pardonné à Acoum d’avoir rendu
la liberté au prisonnier dont il lui avait confié la garde.
Comme celui-ci avait beaucoup de provisions, il lui
en demanda. Acoum parut y consentir avec plaisir;
il livra fidèlement six fois de suite tout ce qu’il s’était
obligé de fournir ; mais, à la septième, il s’empara de
mille hommes envoyés vers lui pour chercher des
vivres, et les vendit comme esclaves, en mars ou
avril 1806. En conséquence de cette nouvelle trahison,
il se trouva enveloppé dans la guerre. Le ro i,
après l ’avoir battu, marcha avec son armée vers la
c ô te , contre Ghébùu et Apoutay. Les Fantes opposèrent
quelque résistance, mais ils succombèrent
dans toutes les rencontres; et les Aschantes, dans
leur marche , anéantirent presque entièrement les
Braffoes. Les habitans d’Annamabou, à l’instigation
de quelquesBraffoes qui s’étaient réfugiés chez e u x ,
furent assez imprudens pour' y recevoir Ghébou et