Les voyageurs qui veulent aller à l’est remontent
pendant une journée et demie le bras droit du Gabon
ou l’Aroongo, qui vient du sud-est, et qui est formé
par la réunion de plusieurs petitsruisse.aux, à environ
soixante milles de son confluent avec l'autre bras,
On débarque à peu près à trente-cinq milles, et
1 on emploie deux journées et demie à traverser un
pays inhabité, que 1 on dépeint comme une espèce
de savane ; on l'appelle Ouongavounga. C'pst une
contrée découverte, où l'on rencontre beaucoup de
buffles. "Là, on arrive sur. les bords de l’Ogouaouai,
rivière trè s - ra p id e , souvent aussi la rg e , et en
général plus profonde que le Gabon ; elle se jette
dans le Z a ïre , ou G on go , fleuve peu considérable
par lui-meme. En remontant l’Ogouaouai pendant
un jour, on trouve le petit royaume d’Adjoumba,
qui ne contient que quatre villes. A une journée au-
delà, vers le nord-est, en suivant la mêmejrivière*
est le Gaeloua, royaume plus considérable , q u i a
trois journées de longueur. Inkandjie, sa capitale ,
est une grande ville. Après le Gaeloua est l’Enînga\\
où 1 Ogouaouai s élargit beaucoup ^ c'çst un pays
très - peuplé , divisé en plusieurs gouvememçus.
L Ogouaouai y fait beaucoup de détours, des cou-
rans impétueux y gênent la navigation y et souvent,
pour gagner du temps, on transporte les pirogues
par te rre , à travers de petites langues, de terre. Jusque
là , la langue est la même que dans l ’Empoon-r.
goua. A vingt journées des frontières de l’Eninga est
lç royaume d’Aschïra, et à dixaurdelà celui d’Qkan*
aie, le plus puissant de tous ceux que connussent lesr
voyageurs qui me donnaient des renseignemens ; sa
capitale en est très-grande et très-propre. Les lois de
l ’Okandie ne permettent pas qu'aucun de ses habitans
soit vendu comme esclave. Aucune dès nations
qui habitent les bords de FOgouaouai n’est cannibale.
Sur les frontières orientales de l ’Okandie, cette
rivière s’unit, dit-on> au Ouola. On nomme Sap-
palach, Koumakaïmalong et Okaikay , les pays
situés entre le Moohnda et l’Ogouaouai ; on en parle
comme étant d’immenses savanes* On citait Dihè
comme un grand royaume dans le voisinage sduf
Ouola. Je ne pus faire comprendre à aucun des esclaves
de ces pays de l’intérieur, ni aux habitans
des environs du Gabon, ce que j’entendais par un
more. Dans toutes ces contrées, il n’y a que des
nègres païens. Les esclaves récemment arrivés mè
Voyaient avec effroi. Ils s'écriaient que personne
dans leur pays ne voudraient croire qu’il existât des
hommes blancs.
Je n’ai jamais entendu parler, dans celte paitie de
^Afrique , d’un royaume comme l’Aschantie, dominant
sur plusieurs au tres. Elle est divisée en un grand
nombre de petits états aussi loin, pour ^ c iv ilis a tion
, du Dagoumba et des pays qui l’avoisinent, que!
ceux-ci le sont de l ’Europe.
Le nom, la situation, la grandeur et lé coürs du
Ouola ne permettent guère de douter que ce ne soit
leQu olla ou Niger, quoique je ne sois pas bien certain
si l ’on ne m’a pas dit qu’il y avait un pays