Leur flûte est faite avec un long roseau creux qui'
n’est percé qu’en trois endroits. Les tons eu sont
toujours bas; mais, quand plusieurs musiciens en
jouent en même temps, ils savent en graduer les
sons d’une manière agréable ; l’on y reconnaît souvent
des tierces, mais rarement des quintes. Les nègres
de ces pajs prétendent qu’ils peuvent faire une
conversation par le moyen de leurs, flûtes. Quelqu’un
qui avait résidé à Accra m’a assuré avoir entendu
de ces dialogues et en avoir eu l’explication.
C ’est surtout sur le sanko qu’ils déploient la variété
de leurs talens en musique; les Aschantes
passent pour en jouer plus habilement que tous leurs
voisins.. Le corps.en est étroit, il est en bois c reu x ,
couvert par-dessus d’une peau d’alligator ou d’antilope.
Un chevalet s’élève à l’un des bouts; il en part,
huit cordes qui vont joindre un long manche garni
d’entailles profondes dans lesquelles ils les font entrer
pour en baisser ou en hausser le ton , suivant l ’occasion.
Ces cordes sont quelquefois accordées suivant
l ’ordre diatonique, mais les Aschantes ne sont pas
assezinstruits pour en profiter ; le plus souvent, c ’est
le hasard seul qui préside à l’aeeox'd. J’essayai fréquemment
de les convaincre qu’ils ne jouaient pas un
tel jour le même air qu’ils avaient joué la veille, mais-
ils ne manquaient jamais de me répondre: « Je
touche la même corde, je dois produire le même
son. .» Les cordes sont faites des jets d’un arbre
nommé en ta /q u i est très-commun dans les forêts.
On ne joue sur cet instrument que des airs très-vifs;
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il est presque impossible d’obtenir du joueur même
le plus habile qu’il ralentisse la mesuré ; quelque vive
qu’elle soit, elle est soutenue d’une manière d’autanf
plus étonnante que chaque air est chargé d’orne-
mens. Ils ont une manière d’arrêter la vibration des
cordes avec le d o ig t, dont l ’effet est agréable à
l ’oreille.
Le cor est celui de leurs instrumens qui produit
des sons les plus forts. Il est en général fort grand et
fait d’une défense d’éléphant; étant gradué comme
une flûte, son effet est martial et imposant. Les cors
de chaque chef ont un air qui lui est particulier, et
que tous ses soldats reconnaissent. On y attache
même des paroles que les sons de l’instrument suffisent
en quelque sorte pour exprimer.
Lebentoua est un bâton courbé, en forme d’arc,
en travers duquel est attaché et fixé à une extrémité
un morceau de ,roséau très-mince et fendu,
que celui qui joue de cet instrument tient entre les
lèvres et frappe-avec un petit bâton, tandis qu’avec
un plus gros il en touche de temps en temps l’autre
bout. On ne joue sur cetinstrument que des airs vifs,
et il doit aux lèvres la variété des sons qu’il produit.
Les habitans du Mosie, du Mallooua, du Bornou
et d’autres pays de l’intérieur, ont une espèce de
violon grossièrement fabriqué. Le corps en est urçe
callebasse dont la partie supérieure est couverte
d’une peau percée en deux endroits pour en laisser
sortir le son. Les cordes, on, pour mieux dire, la
corde, est faite de poils de vache,’ et de même gfos