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'canotchargé de marchandises, enlüiordonnant de
remonter le fleuve aussi loin qu’il le pourrait. Ce
nègre me raconta qu’après avoir passé Evehelie et
Cormie ; ils arrivèrent à une chute d’eau de plus de
vingt pieds de hauteur. Un habitant du pays, qui les
précédait dans sa pirogue, les fit passer par un petit
canal qui se dirigeait à l ’est y et leur fit éviter la chute
d’eau en prenant un long détour ; mais il persista à
assurer que les habitans descendaient la cataracte
dans leurs pirogues ; en sé servant de longues racines
fibreuses dont ils font des cordçs et qu’ils attachent à
de gros arbres ; c ’est pour cette raison qu’ils donnent
à leurs pirogues la forme d’un arc. Il avouait pourtant
que les plus habiles périssaient quelquefois dans
cette descente, et devenaient ainsi victimes de leur
intrépidité; Je lui témoignai des doutes sûr go récit;
êt je lui adressai à plusieurs reprises, et d’un air assez
indifférent; des questions à ce sujet j je priai même
d ’autres personnes d’en faire autant ; mais jamais il
ne varia dans ses réponses. C ’était un homme très-
iéservé dans ses discours 5 il ne montrait aucun
penchant à donner un air de merveilleux au'récit
de ses voyages, et le réprimait.même dans les
autres» Il persista constamment dans cette assertion.
C ’est immédiatement au-dessus de cette cataracte,
dans le royaume deTanÿan, que s’opère la
jonction de l’Ogduaouai avec le Zaïre (1). Depuis
(1) « Nous reçûmes ici (à Mavoonda), sur le,cours du
fleuve (le Zaïre), des r'ettseigneWiens plus précis que nous
u;en avions encore eus. Toutes les personnes à qui nous ett
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cet endroit, il me représentarce fleuve comme diminu
an t progressivement jusqtia sa source, qui n est
éloignée que de six journées par En combé etEvehia,
de sorte que le Zaïre doit à l’Ogonaouai le volume
considérable et la rapidité de ses eaux.
parlions s’accordaient à dire qu’après l’avoir remonté pendant
dix jours dans un canot, nous arriverions'a une grande île de
sable qui sépare'le fleuve en deux bras , l’un dirigé au nord-
ouest, et l ’autre au-nord-est; que, dans ce dernier, il y à une
cataracte, mais que lés pirogues la passent aisément; enfinf
qu’à vingt journées au-delà de cette île , le fleuve sort par
plusieurs petits ruisseaux d’un grand marais o u lac fangeux. »
Yoyage du capitaine Tuckey en Afrique.
Dans une carte intitulée Régna Congo et Angoloe, de la
description de l’Afrique, par Dapper, on voit, à environ deux
cent cinquante milles de l ’embouchure du Zaïre, un grandi
bras qui se dirige au nord-est ou qui en vient. Comme cet ouvrage
est fort peu connu, et qu’il n’en existe en Angleterre
qu’un seul exemplaire , mes lecteurs ne seront peut-être pas
fâchés de lire une description du Zaïre et de sa source, suivant
les opinions géographiques qui étaient reçues il y a un.
siècle et demi. Le livre est traduit du hollandais, ayant paru
en 1686. « Àu midi de cette rivière, qui a son embouchure
dans la baie de las Almadas, est le Zaïre ou la' grande rivière
du Congo, qui prend sa source de trqis lacs, au sentiment de
Pigafet. Le premier se nomme Zambre, d’où procède le Nil;
le second Zaïre, d’où sortent les rivières deLelunde et de
Coanze, et le troisième est un lac formé par le Nil; mais le
principal est le Zambre, qui est comme le centre d’où les
fleuves de cette partie de l’Afrique tirent leur origine, puisque,
selon l’opinion commune, il pousse au nord le Nil, au levant
le Cuama et le Coavo, au midi le Zeila et le Manice ou
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