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 actuel,  étant  mort  dans  un  village  éloigné,  le  roi,  
 suivant  l’usage,  y  envoya  Assaphi  avec quatre péri-  
 guins  d’or  et  une  quantité  d’etoffes précieuses pour  
 les  funérailles  du  défunt  :  Assaphi  s’appropria  l’or  
 et  substitua  des  étoffes  grossières  à  celles  que  le  
 roi lui  avait  données.  La veuve fit valoir les  services  
 que  son  mari  avait  rendus  à  SaïQuamina,  et  dit  
 que  le  roi  les  reconnaissait  bien mal.  Assaphi,  de  
 retour à Coumassie, annonça au roi que la veuve était  
 pleine  de  reconnaissance pour  ses  bontés,  et qu’on  
 avait célébré avec pompe les funérailles du  vieillard.  
 Mais la veuve de celui-ci soupçonnant quelque fraude,  
 déterra  en  secret  les  étoffes,  les  apporta  au  roi,  et  
 lui raconta  tout  ce  qui  s’était passé.  L e  roi  fit  venir  
 Assaphi, lui adressa, d’un air d’indifférence, diverses  
 questions à ce  sujet,  et  lui  demanda  tout-à-coup de  
 prêter  serment  qu’il lui  avait  dit  la  vérité. Assaphi  
 se disposait à obéir, quand le  roi  s’écria : «Non,  n’en  
 faites  rien !  »  Et  il  ordonna  de  faire  paraître  la  
 femme  et  les  étoffes.  Assaphi  avoua  tout, il fut dépouillé  
 de  tous  ses  biens;  ca r , étant le descendant,  
 en  ligne  directe,  d’ un  des  pairs  de  Saï  Toutou,  il  
 ne pouvait  être mis à mort; mais il est généralement  
 méprisé  pour  ne  pas  se  l’être  donnée.  : 
 Un  homme  et  une  femme  furent  décapités,  le  
 17  septembre ,  pour  une  intrigue  qu’ils avaient eue  
 ensemble. La femme était  fort belle;  c’était l’épouse  
 d’un  capitaine.  Dès  qu’ils  furent  soupçonnés,  on  
 leur  fit  prendre  le  breuvage  d’épreuve;  ayant  été  
 déclarés coupables, ils furent exécutés sqr-le-champ. 
 (  »65  ) 
 La  soeur  du  roi  envoya  prier M. Tedlie  de  venir  
 la  voir.  Il  la  questionna  sur  son  indisposition,  lui  
 ordonna  une  potion  qu’il  alla  préparer,  et  la  lui  
 apporta  lui-même.  Dès  que  la  princesse tint le  vase  
 qui  la  contenait,  elle  le  remit à  son mari qui se mit  
 à boire  avec  avidité. M.  Tedlie l’arrêta, en  lui disant  
 qu’il  n’y  en avait que pour une personne. « Eh b ien,  
 dit  la princesse, qu’il le boive  aujourd’hui, et demain  
 vous m’en  donnerez  un  autre.  » M.  Tedlie  lui  répliqua  
 qu’il  avait  peu  de  médicamens  et  qu’il  ne  
 pouvait  en  donner  aux  personnes  qui  se  portaient  
 bien. Ce raisonnement eut l’air de ne pas leur plaire. 
 Apokou  me  dit  qu’il  avait  vaincu  cinq  nations  
 sous le règne  du  roi  actuel  et  de  son prédécesseur  ;  
 il  m’en nomma vingt et une qui sont maintenant  tributaires  
 de  l ’Aschantie;  mais il  ajouta qu’il  en existait  
 trois qui  refusaient de payer aucun  tribut ;  deux  
 situées  à  l’est,  et  une  au  nord-ouest;  que  les  deux  
 premières  avaient  vaincu  les  Aschantes,  et  que  le  
 roi ayant  envoyé  demander un  tribut  à  la  troisième,  
 elle lui avait  répondu  qu’il n’avait qu’à venir le chercher  
 lui-même;  elle  avait  entièrement  détruit  une  
 armée  qu’on  avait jfait marcher contre elle.. 
 L é lundi,  jour qui  avait  été  fixé  pour  notre  départ, 
   il  y  eut  une  assemblée  générale  des  cabocirs>  
 et  des  capitaines;  le  roi  de  Douabin  et  ses  interprètes  
 y  assistèrent,  ainsi que plusieurs  cabocirs du  
 Dagoumba et les dignitaires mores. L e  roi y annonça  
 formellement  le  traité  qu’il  avait  conclu,  et  prononça  
 un  long discours.pour  déclarer qu’il punirait