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 de majesté  que de politesse,  et  la  surprise  ne  lui  fit  
 pas perdre  un  instant  l’air  de  calme  et de  sang froid  
 qui  convient à  un monarque.  Il  paraissait  âgé  d’environ  
 treDte-huit ans  et  disposé  à  l ’embonpoint ;  sa  
 figure  portait  le  caractère  de  la  bienveillance.  Son  
 front était  ceint d un  rang de grains d’aggris ; il avait  
 un collier de coquilles d’or, et  trois saphies entourées  
 d’or étaient suspendues sur  sa poitrinepar un eordon  
 de  soie  rouge  passé  sur  l’épaule  droite.  Ses  braee-  
 lets étaient mélangés d’or  et de  grains d’aggris  de  la  
 plus  grande  beauté,  et  ses  doigts  couverts  d’anneaux.^ 
  Il  était  vetu  en  soie  d’un  gris  foncé.  Un  
 diadème était peint  en  blane  sur son front,  et un ornement  
 ressemblant  à  des  épaulettes sur chacune de  
 ses épaules. Il portait aux genoux plusieurs  rangs de  
 grains d’a g g ris , e t , autour  des  chevilles,  des orne-  
 mensen or très-bien travaillés, représentant) dans une  
 petite  dimension  ,  des tambours,  des épées, des fusils, 
   des oiseaux  , etc. Ses sandales,  d’un  c u i f   blane  
 très-doux,  étaient  couvertes  de petits bijoux d’or et  
 d argent contenant des saphies. Enfin sa poitrine était  
 entièrement couverte  d’un  ornement  ressemblant à  
 une rose épanouie, chaque feuille s’élevant au-dessus  
 de  celle  qui  la  précédait.  Il  était  assis  sur  un  siège  
 peu  élevé, enrichi  d’or.  Il  tenait  en.main  une  paire  
 de  castagnettes d or qu’il  faisait  jouer  pour imposer  
 silence.  Les gardes  placés  derrière  lui  portaient des  
 ceintures  bordées d’or  et  ornées  de mâchoires  humaines  
 du même  métal. Devant lui,  on  voyait flotter 
 une grande quantité de queues d’éléphant et de belles  
 plumes montées  en  or. Son eunuque, à  la  tete de  ses  
 nombreux  domestiques,  portait au  cou  une plaque  
 d’or  massif.  Le  trône  royal,  entièrement  couvert  
 en or, était placé sous un magnifique parasol avec des  
 tambours  et d’autres  instrumens  garnis  en  or.  De  
 grands anneaux d’or étaient suspendus pardesbandes  
 d’étoffe  écarlate aux  sabres d’apparat,  dont les fourreaux  
 et  les  poignées étaient aussi revêtus  d’or. Des  
 haches  de  même  métal  y  étaient mêlées.  La  poitrine  
 des Ochras  et  des  principaux  seigneurs  de  sa  
 suite  était  ornée d’étoiles,  de  eroissans , ‘ de trônes  
 et  d’ailes  d’or massif. 
 On nous fit faire le  tour de  ce  cercle brillant,  qui  
 offrait  une  telle  variété  de richesses  et  d’ornemens  
 qu’il  serait  impossible  de  la  décrire.  La  nou-r  
 veau té  de ce spectacle  nous  faisait oublier  la  fatigue  
 et  la  chaleur. Nous  étions pourtant presque  épuisés,  
 lorsque nous  fûmes au  bout ;  mais  alors,  au  lieu  de  
 nous  reconduire  dans la maison où nous devions  loger  
 ,  on  nous  invita  à  nous asseoir  sous un  a rbre ,  à  
 quelque.distance, pour recevoir à notre  tour les com-  
 plimens  de  toute l’assemblée. 
 Dès que  nous fûmes assis, les  tambours  ,  les flûtes  
 et  tous les  autres instrumens se firent entendre. Nous  
 vîmes s’agiter de toutes  parts les bannières  etles drapeaux  
 ,  les  dais et les  parasols ;  les  cabocirs monter  
 rent dans  leurs hamacs de parade ,  et de nombreuses  
 décharges  de  mousqueterie  annoncèrent  qu’ils  se