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 les  croisées seraient révêtues en  or ; les jambages des  
 portes et les piliers eu ivoire.  Les Mores, qui raconr  
 taient  souvent  des  histoires  du  genre  de  celles  des  
 Mille  et une Nuits, lui inspiraient peut-être  ces  idées  
 de magnificence par les descriptions  brillantes  dont  
 e l l e s   étaient  remplies; peut-être aussi prenaient-elles  
 naissance  dans  son  imagination  qui  se  livrait  aisément  
 à  tout  ce  qui lui  paraissait  nouveau  et imposant. 
   Quoi qu’il en  so it,  il  revenait  souvent  sur  cè 
 sujet,  et se s  chefs paraissaient prendre  autaut d intérêt  
 que  lui-même* à  ce projet.  Il  avait  dessein  de  
 faire  de  grands  embellissemens  dans  sa  capitale  à  
 son  retour  de  la  gu e r re ,  et  de  donner à  chacun  
 de  ses  capitaines  une  somme  tirée  du  trésor,  
 public ,  pour  qu’il  remployât à orner  et  à  agrandir  
 sa  maison.  I l  comptait  faire  rebâtir  les  rues  qui  
 tombaient  en  ruine entre celles  d’Àssafou  et de Ban-  
 lama ;  détruire cinq ou  six petits  villages épars entre  
 Coumassie  et Baramang  où  est  sa  maison  de  plaisance  
 ,  et  loger  leurs  habitans  dans  une  nouvelle  
 rue  qui  y  conduirait.  C’était  son  projet  favori,  il  
 avait  déjà fait tracer la route quiétàit droite et large. 
 Un  grand nombre d’ouvriers y  travaillaient.  ;  ,  : 
 Les  tisserands  aschantes  se  servent  de  métiers  
 construits  sur le même  principe  que  les  nôtres ;  on  
 les  fait mouvoir par des cordes attachées aux orteils.  
 L ’ouvrage  n’a  jamais plus  de  quatre  pouces  de  largeur. 
   Ils  se  servent  pour  filer  de  fuseau  et  non  de  
 quenouille  ;  ils le tiennent  d’une  main,  et de  l’autre 
 (  ) 
 tordent  entre le  doigt et le  pouce le  fil  dont  le  bout  
 "est  attaché  à  un  poids.  La  finesse  ,  l ’eclat  et  la  variété  
 de  leurs belles  étoffes  ont  de  quoi  surprendre :  
 il  y  en  a  dont  l’envers  est  absolument  semblable  a  
 l ’endroit.  Ils teignent,  pour  le  d e u il,  avec  du  sang  
 mêlé  à  la  décoction  d’un  bois  rouge,  les  étoffes  
 blanches  qu’on  fabrique  surtout  dans  Tinta  et  le   
 Dagoumba.  Leurs  dessins  offrent  de  la  varíete  et  
 de  l’élégance;  ils  sont  peints avec tant  de régularité  
 avec une plume de poule  ,  qu’à  quelque distance on  
 les  prendrait pour  une  impression  grossière.  J’ai  vu  
 un  ouvrier  peindre aussi  vite  que  je  pourrais ecnre. 
 Ils ont deux espèces de  bois qui^ervent à  teindre,  
 l ’un  rouge,  l’autre  jaune.  Us  font  le  vert  en  mêlant  
 le  dernier  avec  une  teinture  bleue  dans  laquelle  ils  
 excellent etrfu’ils  tirent de 1 acassie,  plante qui  n est  
 certainement  pas  l’indigo;  elle  croît  en  abondance  
 le lono-de la côte. L ’acassie  s’élève  à la hauteur d’environ  
 deux  pieds,  et ,  suivant les Nègres ,  porte  une  
 fleur rouge;  la feuille est mince,  terminée en pointe,  
 langue de cinq pouces et large de  trois ;  elle est d’un  
 vert  foncé. Elle n’était pas eh  fleur quand je l’ai  vue;,  
 elle  est  commune  dans les  bois.  La  couleur  qu’elle  
 donne est aussi belle que  durable,  sans  avoir besoin  
 d’aucun mordant. On  recueille une certaine  quantité  
 de  feuilles,  on  les broie  dans  un  mortier de bois,  et  
 on  les étend  ensuite  sur  une  natte pour  les  faire sécher. 
  On  les  conservé  dans cet  état  pour  s’en servir  
 au  besoin;  alors on en met  une portion  infuser dans  
 un  vase  rempli  d’eau,  et  on  l’y  laisse  pendant  six