certains canaux jusqu’à la ville. I l s’y trouve peu de
fusil Si L e roi eü a quelques-uns à deux coups dont
on ne se sert que pour les fêles, et la poudre à tirer
y est presque aussi précieuse que l’or; Ces deux dernières
circonstances et le nom de la rivière sont les
seuls points sur lesquels les détails que me donnèrent
les deux Mores, s’accordent avec la description
d’Adams, qui me paraît autant au-dessous de
la vérité que celle de M. Jackson est au-dessus.
De Tomboucton à Houssa on compte vingt jo u r nées
(1). Cette dernière ville est, dit-on, la plus
grande au nord ou au sud du Q u o lla , à l ’exception
de Bornou. L ’influence des Mores y est établie de
téhips immémorial. Cabi n’est pas le nomduroyaume,
c ’est celui d’un territoire qui en dépend, et d’ùne
ville située sur le Niger. Le Mallooua, ou Marrooua,
comme les Nègres le prononcent (car il paraît qu’ils
substituent invariablement un R à la lettre L des
Mores ; par exemple, Quorra pour Quolla, est le
royaume le plus étendu après celui de Bornou. Il
est très-vraisemblable que c ’est le royaume de Melli,
mal placé par Léon l’Africain, et qui, suivant c eq u o
(1) « Toute la contrée d’où vient le Joliba pour se jeter
dans le Quolla, est soumise au sultan de Malisimiel. Qn ne
parle tant du sultan de Tombouctou qu’à cawse de sa proximité
du Quolla ; mais son maître, le sultan de Malisimiel,
ne le regarde que comme un subsLitut, un gouverneur. Les
quatre plus grands monarques que l’on connaisse sur les
bords du Quolla sont ceux de Baharnou, de Sanlamboul, de
Malisimiel et de Malla. » (W . Hutchison).
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l ’on dit à Cadamosto, en 1^55, était situé à trente
journées au-delà de Tombouctou. L ç major Rennell
observe que nous devons naturellement le chercher
à l est de Tombouctou. » Il n’a été placé au sud-
est et au sud du Niger que parce qu’Edrisi met dans
cette région une ville nommée Malel, quoiqu’il donne
le nom de Lamlam au royaume dont elle est la capitale,
ce qu’Hartman cherche à-concilier, en supposant
que Lamlam est une transposition de Malel,
conjecture certainement bien forcée (1). Une grande
ville, nommee Mahalaba, est la seule que je trouve sur
la route du Dagoumba au Niger; son nom se rapproche
un peu de Malel (2).
Les Mores plaçaient deux grands lacs au nord de
Houssa, celui de Balahar Soudan, et celui de Girrigt
Marragasi. Calculant les vingt journées de Tombouctou
a raison de dix-huit milles chacune, et prenantles
deux tiers pour la distance en ligne droite, ce qui
fait deux cent douze milles, j’ai placé Houssa par 180
59 ' de latitude septentrionale et 3° 5g' de longitude
orientale. Je suis porté à croire que la ville de Houssa
se trouve à l’est-nord-est de Tombouctou, p a rcon-
(1 ) La position de Melli se trouve encore confirmée dans
Dapper. « Le roi de Tombnt prend le nom d’empereur de
Melli. » Ce titre semblerait avoir été transféré au roi de
Houssa, lors de la décadence de Tombouctou, décadence
à laquelle on doit attribuer l’agrandissement de l’autre
royaume.
(2) Le roi qui réside à Houssa est le roi de Malla. I l a sept
rois tributaires. ( W. Hutchison. )