présent au roi qui le r e ç o it , et le renvoie ensuite
au capitaine.
Lorsque le roi envoie quelqu’un en ambassade ,
il 1 environne de toute la pompe et de toute la
splendeur imaginable; mais il faut que tout lui soit
rendu au retour, a l exception du surcroît d’épouses
dont il a pu lui faire présent ; ce qui forme une
espèce de garderobe publique pour les grandes
cérémonies. Apokou vante infiniment le système
d espionnage du r o i , système qu’il est chargé de
mettre en pratique , et dont il croit les résultats infaillibles.
Un enfant plein de finesse et de pénétration
, mais de l ’apparence la plus chétive , est attaché
à chaque ambassade pour remplir les fonctions
les plus abjectes; plus souvent il la suit de près ,
comme s il était au service de quelque marchand.
Il est chargé de rapporter tout ce qu’il peut entendre
dire sur la route, et d’observer lesjmouve-
mens de l’ambassade d’aussi près qu’il peut. Par Ce
moyen il apprend toutes les exactions que les envoyés
se permettent dans les villages dépendans
ou tributaires qu’ils traversent ; car les habitans
opprimés font entendre d’autant plus ouvertement
leurs plaintes, qu ils savent sans doute qu’elles
parviennent presque toujours aux oreilles du roi.
Les messagers qui portèrent nos premières dépêches
au Cap-Corse avaient été quarante'jours
àbsens; iis alléguaient pour excuse qu’il avait fallu
tenir une assemblée de cabocirs fautes à Payntrie :
« Ce que vous dites est faux , » répondit le roi ;
« vous avez imposé une amende de quatre onces d’or
à un capitaine dans cette ville, pour avoir violé une
loi d’Aschantie, et vous avez attendu, pour partir,
que 1 or vous ait été remis, et que vousl’ay ez dépensé,
parce que vous ne vouliez pas que cette affaire fût
connue. » Les messagers avouèrent leur faute et
furent mis aux fers; l’un d’eux était frère d’Y o -
kokroko , qui paya sixcmces quelques jours après,
pour que le coupable fût mis en liberté.
Lorsque le roi crache , les enfans qui portent les
queues d éléphant essuient avec soin le crachat
ro y a l, ou le couvrent de sable ; lorsqu’il éternue'
chaque personne présente pose les deux premier!
doigts en travers sur son front et sur sa poitrine,
comme font les Mores lorsqu’ils prononcent une
bénédiction, elles Aschantes lorsqu’ils en demandent
unei Ces enfans qui portent les queues d’éléphant
sont les fils d’hommes de distinction qui ont la
confiance du roi ; car, toutes les fois que le roi conféré
a un de ses sujets ce qu’on peut appeler la
noblesse , d prend à son service quelques-uns des
enfans du nouveau n o b le , lui donnant en échange
p usieurs de ses propres fils ou neveux que celuhci
eieve^a ses f r p s ,e tq u i remplissent près de lui les
memes fonctions que ses enfans exercent près du
roi C est ainsi que le roi actuel portait une queue
d elephant devant Apokou q u i, par les bontés qu’il
témoigna toujours à l’enfant, s’assura la reconnaissance
du monarque.
Le roi est souvent dans l’usage de confier à de