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 meilleure  que  celle  des  noirs ;  qu’il  fallait  qu’ils  
 vinssent  devant  lu i ,  et  que  je  misse  mon  pied  Sur  
 leur  tête.  Je  lui  répondis  que  je  ne  pouvais  soumettre  
 personne  à  cette humiliation ;  puis  ayant fait  
 venir  leurs  cannes,  je  les  leur  rendis  après  leur  
 avoir adressé la réprimande  qu’ils méritaient. Le roi  
 me  pria  de recevoir son présent;  j’y consentis. 
 Je  remarquai  que  le  gouvernement  d’Aschantie  
 attachait  d’autant  plus  d’importance  à  maintenir le  
 traité,et à conserver à Coumassie un résident anglais,  
 que j’affectais plus  d’indifférence sur ces deux points.  
 Au  total,  cette  affaire  acheva  de  donner  une  idée  
 favorable  de  notre  courage  et  de  notre  fermeté. 
 J’eus quelque  soupçon  que  l’affaire d’Amissa  était  
 le motif pour  lequel on  désirait  nous  retenir, mais  
 je me trompais;  le roi ne nous en parla pas, et,  durant  
 le reste  de notre  s é j o u r ,  n e  s ’ o c c u p a   q u Jà  n o u s  donner  
 de  nouvelles marques  d’amitié. 
 Je  vis  encore  Baba  plusieurs  fois  avant mon  départ. 
  Il avait  un grand nombre de manuscrits arabes.  
 J’en  ai conservé une feuille parfaitement enluminée.  
 Apokou  me  causa  beaucoup  de  surprise  en  m’offrant  
 de me  prêter  des livres.  Il avait  deux volumes  
 de géographie en  français,  une bible  en hollandais,  
 et  un  volume  du spectateur  en  anglais.  Jeprouvais  
 une  véritable  satisfaction en  voyant  que  cet homme  
 q u i,  dans  l’audience  tumultueuse  dont  j’ai  rendu  
 compte  plus haut, avait arraché  l ’épée de M. Tedlie  
 dans  un mouvement  de  colè re,  et  prononcé  contre 
 tioüs  des  imprécations.,  était devenu  un de  nos plus  
 sincères amis. 
 Un  jour que je disais au roi quelles pays où M. Hut-  
 dhison  et M»  Tedlie avaient  pris naissance ;  l ’Ecosse  
 et  l’Irlande  étaient  autrefois  distincts  du  mien;  il  
 désira  entendre  la  langue  particulière  à  chacun  de  
 ces  p a ys ,  et  il eut de la peine  â  se persuader que la  
 politique de ¡’Angleterre fût défaire disparaître toute  
 différence nationale  entré  ses  sujets»  Apokou aimait  
 beaucoup  à  écrire;  et, quand il  avait copié un mot,  
 il  nous  demandait  en  souriant  ce  qu’il  avait  écrit»  
 Personne ne pouvait comprendre Comment un signe  
 qui n’était  pas  une  peinture ;  pouvait  exprimer  un  
 objet»  «Mon  nom,  nous  disait  le  ro i,  ne  me  ressemble  
 pas»  » Î1  ne me voyait pas dessiner sans quelque  
 inquiétude.  Les Mores  lui  avaient  insinué  que  
 je  pouvais  jeter  un  charme  sur  les  bâtimens  dont  
 je  levais  le  plan.  Je  lui  dis  que  si  je  ne  rapportais  
 pas en Angleterre  quelques  dessins,  on  ne  croirait  
 pas  que  je fusse  venu  dans son  pays.  Il  parut salis-  
 fait  de cette  réponse;  et, lorsque je dessinai son por*  
 trait,  il me recommanda  de lui donner  bonne mine»  
 Il  n’existe  en  ce moment  que  quatre  descendues* 
 ^  en  ligne  directe,  des  familles  nobles  qui  acco/jr—  
 pagnèrent,  dans  son  émigration,  S a ïT o u to u ,  fondateur  
 de  la monarchie  des Aschantes.  Aucun  n’est  
 r ich e ,  et  Assaphi,  1 un  d’e u x ,  est  un mendiant sans  
 domicile,  ayant  été  disgracié;  en  voici  la  raison  i  
 Un  vieillard  qui  avait  rempli  les  fonctions  d’interprète  
 de  Saï Quamina,  un  des prédécesseurs  du roi 
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