rendues par les trois premiers rois, chefs <îe la
colonie dont les conquêtes établirent le 'royaume
d Aschantie. Ces rois étaient frères. Or une loi de
Saï Coudjo, le plus jeune des trois, et l ’aïeul du
roi actuel, a accordé à la famille de certains capitaines
le privilège honorable de recevoir séparément
la paye de chaque fort. « Quand cette loi ne
serait pas inviolable, » me dit le roi* <c ce serait
faire une injustice au capitaine chargé de recevoir
la p a je du fort d’Aecra, que de le transporter ait
Cap-Corse. Mais comme je suis le maître de faire
tel règlement qu’il me plaira pour la paye des forts
d Annamabou et d’Abrah, d’après le désir du gouverneur
je chargerai un capitaine de lès recevoir
au Cap-Corse. » Il me demanda ensuite si le gouverneur
souhaitait qu’aucun commerçant aschante
n’allât à Accra. Je lui répondis que ce n’était nullement
son intention, qu’il désirait seulement qu’on
en engageât le plus grand nombre possible à aller
au Cap-Corse.
Les interprètes du Cap-Corse et notre guide Qua-
mina Boua confirmèrent ce que le gouverneur avait
écrit au roi sur la conduite de Quamina Boutaqua.
Ce prince en témoigna aulafrt de surprise que d’indignation.
Il déclara qu’il n’avait donné aucun ordre
pour que la libre circulation des lettres du- Cap-
Corse fût arrêtée, et qu’il prendrait des mesures
pour que cela ue se renouvelât point. En quittant
le roi* je lui dis que, lors de la première audience
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qu’il m’accorderait, je lui ferais part des instructions
officielles que j’avais reçues et qui ne lui
avaient pas encore été communiquées.
J’obtins cette audience le 9 juillet à huit heures
du matin. Je commençai par rappeler au roi tous
les motifs qu’il avait de croire' à la sincérité de
l ’affection des Anglais; j’appuyai sur la confiance
que le gouverneur lui avait témoignée en nous envoyant
vers lui sans escorte, et sans lui avoir demandé
d’ôtages. Je lui dis alors que le gouverneur
avait établi une école au Càp-Corse, dans l ’espoir
que le roi lui confierait quelques-uns de ses enfans
pour y recevoir l’instruction qui est la base de
la prééminence des Européens; je lui parlai ensuite
de la résidence permanente d’un officier anglais à
Cbumassie, comme d’une mesure politique favorable
aux intérêts des deux nations, et propre à
faire rendre toute justice aux commerçans aschan-
tes. Enfin je lui parlai du traité projeté et le lui fis
envisager comme un acte qui autoriserait le gouverneur
à demander au gouvernement anglais son
autorisation pour augmenter la paye du roi, car il
appuyait toujours avec force sur les quatre onces
qu’il recevait du fort d’Elmina. Je ne le quittai
pas sans espérance de réussir sur ces trois points
impôrtans.
Quant à l ’affaire de Commenda, je ne pus me
flatter d’un aussi prompt succès. J’eus beau faire valoir
la pauvreté des habitans et en appeler à la o-é-
nérosité du roi, il ferma l’oreille à tout ce que je