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 Buntoulço.  La  petite  vérole  faisait  alors  de  grands  
 ravages  dans  ce  royaume. 
 Il est évident que le roi d’Aschantie  a ie   dessein de  
 faire  descendre  le  roi  de Douabin  du  rang  d’allié  
 indépendant à celui de prince tributaire. Nous fûmes  
 témoins d’une  circonstance qui  nous  confirma  dans  
 celte opinion.  Un  messager  ayant  été  envoyé  dans  
 ce  royaume  pour  demander  de  l ’or,  le  roi,  jeune  
 homme d’un caractère très-faible,  semblait irrésolu ;  
 mais  un  capitaine  de  la  famille  royale  répondit  qu’il  
 n’y avait pas  alors  de guerre qui occasionnât des dépenses  
 extraordinaires ,  et que,  comme  ce  ne  pouvait  
 être  que  pour  l’intérêt  particulier  du royaume  
 d’Aschantie,  le  gouvernement  devait  se  rappeler  ,  
 que le Douabin lui avait autrefois imposé des tributs,  
 qu’il  ne  devait  pas  en  payer  à  présent/parce  qu’il  
 avait renoncé à ses droits,  par  respect pour son allié. 
 'Cette réponse ayant  été  transmise au ro i,  il  cacha  
 son  ressentiment, et envoya une épée à poignée d’or  
 avec d’autres marques de distinction à ce chef, qui,  à  
 sa  grande surprise,  les refusa,  en disant que les honneurs  
 qui lui  avaient été  déjà accordés dans sa pairie  
 lui suffisaient et le  flattaient davantage. Le roi temporisa  
 encore. Quelques mois après,dans une assemblée  
 générale  tenue pour la proclamation du  traité aveele  
 gouvernement britannique,  la mère du roi de  Douabin 
 ,  qui agit  en  qualité  de  régente,  et  sur  laquelle  
 on  sait que Saï  a  beaucoup d’influénce;  accusa tout-  
 à-coup  ce  capitaine  de  tramer  des  complots  pour 
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 détrôner son fils. L ’accusation fut soutenue par d’autres  
 chefs,  qui prièrent  le  roi de  juger  cette  affaire.  
 L e  roi  de  Douabin  écouta  les  débats  avec  la  plus  
 grande indifférence. L ’accusé fit  un appel énergique  
 à  l’assemblée ;  alors  Saï ,  soit  par  clémence  ou  par  
 politique,  prit  vivement sa défense,  et ordonna  aux  
 interprètes  de  l’acquitter.  Le  capitaine  le  remercia  
 avec  beaucoup  de  feu.  Adoussi  fut  chargé  de  lui  
 dire  qu’on  avait  dépeint  sous  les  couleurs  lés  plus  
 défavorables ses sentimens envers  le roi d’Aschantie ;  
 mais  qu’on  n’ajoutait plus  foi  à  ces  propos,  qu’on  
 lui  demandait seulement  de jurer qu’il aimait le r o i ,  
 et  qu’il  lui  ferait tout le bien  qu’il pourrait. Dès qu’il  
 eut prêté  ce serment,  il reçut  de,nouvelles marques  
 de  faveur..,  c  ** 
 Saï  Toutou  paraît  soigner  plus  qu’aucun  de  ces  
 prédécesseurs  les  finances  de  son  royaume.  Il  use  
 aussi  avec  circonspection  de  la prérogative  royale,  
 et  saisit  toutes  les  occasions  d’augmenter le nombre  
 dès  capitaines  secondaires;  il  élève  à  ce  grade  les  
 jeunes gens élevés auprès de sa personne,  et continue  
 à  les garder  à  son  service immédiat. 
 |  Saï Acotou,  frère  du  roi,  et  héritier  .présomptif  
 d e là   couronne, me  parut  n’avoir  que  des  moyens  
 très-bornés; mais  les Aschantes le  jugent  tout différemment. 
 Le  roi  est  d’un  caractère  aimable  dans  la  vie  
 privée.  Les enfims  de  ses  frères  lui  sont  aussi  chers  
 que  les  siens; il  joue  souvent avec  eu x ,  et  le  peu  de  
 momens  qu’il  peut  leur  consacrer  sont  ceux  qui