pourrait le protéger efficacement dans ce nouveau
voyage.
L ç moment actuel est le plus favorable qui puisse
se rencontrer pour cette entreprise, attendu, que
1 absence du roi d Aschantie, et l ’occupation que
lui donne la guerre contre le roi de Gaman , l’empêcheraient
d’y apporter aucun obstacle, quand
ineme il en aurait la volonté, ee que je ne puis croire.
Sx le commerce du Dagoumba est aussi considérable
qu’on nous l ’a constamment dépeint, et qu’on
l ’a.dit à M. Lucas à Mesúrate de Barbarie, il pourrait
etre utile d établir un entrepôt de marchandises sur
le Yolta pmais ce n est pas ce qui doit nous occuper
en ce moment. La position géographique du Da-
goumba est meme plus favorable au commerce
extérieur que celle de l’Aschantie, car le Yolta ou
l ’Adirrie est navigable depuis la mer jusqu’à huit
journées d’Yahndie, même en ne comptant pas sur
1« jonction présumée du L a k a , qui nous conduirait
presque aux portes de cette capitale.
Pour les présens destinés aux rois et aux chefs
dans 1 intérieur, il faudrait choisir des objets curieux
et nouveaux pour eux, plutôt que des choses chères
et précieuses; ils en seraient plus faciles à transporter*
et Jes frais d achat et de voyage en seraient moins
considérables.
Les Danois ayant abandonné le fort d’Adda qu’ils
avaient à 1 embouchure du Volta , ce gouvernement,
sur la demande du nôtre, loin de s’opposer à un«
( 525 )
entreprise si intéressante pour les sciences, s empresserait
sans doute de la favoriser, et ne nous
obligerait pas à gagner ce fleuve par terre ,« e qui
serait facile en traversant l’Aquapim et le Quaou.
Un vaisseau croiseur pourrait porter les voyageurs
à l’embouchure du Volta , et une de ses chaloupes
accompagner un jour ou deu^surce fleuve les pi
rogues qu’on aurait amenées du Cap-Gorse.
Quatre mois suffiraient, je c r o i s , pour établir nos
relations avec le Dagoumba. Je désirerais beaucoup
alors entrer dans le fleuve du G a b o n , tacher de
pénétrer jusqu’à l ’Ogouaouai, et remonter cette
rivière aussi loin que la prudence me le permettrait.
. Là découverte d’une si grande rivière dans cette
position est fort importante. Peut-êti« pourrait-on
trouver à Eninga ou à Okota des facilités pour reconnaître
là branche de l’Ogouaouai qui se dirige
au sud-est et qui se joint au Zaïre en traversant le
Tanyan.
Mais uné autre entreprise qu’il ne faudrait pas
oublier, serait de remonter le Lagos aussi haut qu il
serait navigable, d’arriver dans le R o s ie , et d établir
un résident dans cette cou r , ce qui nous ouvrirait
probablement l ’entrée du puissant et commerçant
royaume d’Yarriba.
Les résidens dans les différentes cours devraient
être des jeunes gens doués de talens, de patience et
d’adresse ils seraient chargés de faire toutes les
observations et recherches qui peuvent intéi’esser la
géographie et les sciences , et tous les trois mois ils