« Pendant le commencement de notre séjour à
Coumassie, dit M. Ted lie , la saison était assez favorable
pour recueillir des plantes, mais il ne nous était
alors permis de sortir que très-rarement, et jamais
nous ne pouvions quitter l’enceinte de la ville. Lorsqu’on
eut pris meilleure opinion de nous, et que
nous eûmes la liberté de faire de plus longues
courses sans être suivis, les pluies mirent obstacle
à mes recherches, et les rendirent meme inutiles,
car je ne rencontrai plus que dés plantes dépouillées
de fleurs, et dans un état qui ne permettait plus de
les conserver. Il était donc impossible d’en faire la
classification , comme on ne le verra que trop par
la liste suivante des plantes que les-Aschantes emploient
comme remède.
1. Cottorasouh ( Cluysanthemum procumbens.
PerSoon. Verbesina mutica. Wildenovv). Petite
plante dont la décoction est purgative; il faut la
froisser avant de la faire bouillir. \
2. Adumba ( espèce de figuier ). On fait bouillir
avec du poisson i’ééorce et le fruit de cet arbre, en
y joignant de la maniguette et une petite plante
nommée Aouhintey-Ouhinting; deux doses de cette
décoction, prises dans le troisième mois de la grossesse,
causent, dit-on, l’avortement,
5. K o u f ô u b a h ( Gloriosa superba. Linné ). On la
b r o i e avec de la maniguette, et on l’applique sur le
pied ou sur la cheville dans les entorses.
4 Tandouroui ( peut-être un Cupania ou un TrU
chilia). L’éçorce pilée et bouillie avec la maniguette
èsf employée contre la colique et agit comme purgatif.
'
5 . Bissey ( Sterculia acuminata. Palissot de Beau-
vois). Les Aschantes en mâchent sans cesse le fruit,
surtout quand ils sont en voyage; ils prétendent qu’il
empêche de ressentir la faim et qu’il fortifie l estomac.
Il est aromatique, astringent, un peu amer,
et il excité la Salivation quand on le mâche.
6. Attouéh ( Blighia sapida. Hort - Kewensis ,
édit.II, t. ÎII, .Akeesia Afncana,'Toss&c. Flore
des Antilles ). La décoction de l ’écorce passe pour
un antivénérien ; on en mange le fruit.
7 .-Le Ricin! ( Ricinus communis. LiOné ). Cet
arbre, très-connu, s’élève ici à trente pieds de hauteur
, tandis que sûr la côte ce n’est qu’un arbrisseau ;
les Aschantes ne l’emploient pas en médecine.
" 8. Apouder ( deuxième espèce de Leucas? dont
l ’une est à peine différente du Leucas Marlinicensis.
Hort-Kew. t. III, p. 409; l ’autre est peutêtre
une espèce nouvelle ). On se sert des feuilles
broyées et mêlées au jus dé limon contre les inflammations.
9. Houghong ( espèce d’ortie ). Les femmes enceintes
prennent les feuilles broyées et mêlées avec
dé la craie pour guérir les aigreurs et les âcretés de
l estomac. %
10. Accocotto cotoraouah ( Helitropium indi-
cum. Linné ). Le suc de cette plante se inet dans les
narines, dans les grands maux de tête. On en re s pire
aussi la fumée.