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répliquai que s’il voulait me donner sa main , et me
promettre que je partirais ce jour—là , j y consentirais.
Il s’y refusa, en disant qu’il ne pouvait me
faire cette promesse que pour le lundi suivant.
•Voyant que ce serait m’exposer à des délais sans
fin , je lui représensai que je serais o b lig é , quoiqu’à
reg re t, de partir sans sa permission, et que celte
démarche serait justifiée par mon devoir et par sa
propre promesse; qu’il ne me restait donc qu’à lui
demander s’il voulait que je laissasse M. Hutchison
dans sa capitale. La seule réponse que fobtins fut
que je pouvais rompre le traité , si bon me semblait.
Je répliquai que le traité ne serait jamais rompu
par un officier anglais; mais que, s’il se repentait
d ’en avoir juré l’exécution, j’enverrais chercher cet
acte et le déchirèrais en sa présence; il répondit
qu’il était content dp traité, qu’il ne voulait pas le
rom p re , mais que je le pouvais si je le voulais.’
Je répétai qu’il ne m’était possible de rester que
jusqu’au mercredi; sur quoi, le roi et ses conseillers
se retirèrent en disant : «Lundi, ou quand le roi
en aura le temps. *>
Il était huit heures du soir : je jugeai qu’il fallait
essayer de partir. Je laissai donc tout le bagage à
la charge de M. Hutchison, excepté deux portemanteaux,
le sextant, et une boîte contenant mes
papiers ; et nous nous mîmes en marche. Nous étions
à peine à cent cinquante pas de notre logement que
nous entendîmes battre de tous côtés les gong'-gongs
et les tambours, et nous fûmes attaqués par une
troupe de soldats armés de sabres et de fusils; ce
détachement était conduit par Aboidwie , le capitaine,
à qui appartenait la maison qu’on nous avait
assignée, e t qui, dans le premier moment de la
mêlée , s’empara du drapeau et du peu de bagages
que nous aviôns. Je crus devoir tout risquer pour
reprendre possession du drapeau ; quelques considérations
secondaires m’y portèrent aussi, telles que
la valeur que j’attachais à mes papiers, et la crainte
de paraître intimidé par cet outrage, ce qui'me
semblait maladroit.
Je recommandai à tout mon monde de ne tirer
l ’épée qu’à la dernière extrémité; et nous nous fîmes
jour, à coups de crosses de fusils, jusqu’aux bagages,
étant vigoureusement soutenus par nos soldats et nos
domestiques. Les'Aschantes ne nous tirèrent pas un
coup de fusil, mais ils nous attaquèrent à coups de
sabres et nous jetèrent des pierres. Quoique souvent
repoussés et renversés, nous disputâmes le terrain
pendant près d’un quart d’heure. M. Tedlie, qui.était
parvenu à reprendre son épée qu’on lui avait arrachée,
fut, en ce moment, étourdi par un coup sur
la tête. Comme nous avions tous des contusions et
que quelques-uns de nos gens avaient été blessés, je
me contentai d’avoir repris le drapeau, le sextant et
mes papiers, et nous lïmes lentement notre retraite
vers notre logement, ne supposant pas que nos as-
saillans nous y suivraient; ce fut pourtant.ce qu’ils
firent avec un acharnement qui me donna lieu de
croire qu’ils en voulaient à notre vie. Nous nous