fort, s’ils la demandaient ; enfin qu e , si l'armée dd
to i s’approchait du fort dans des intentions hostiles,
il ferait feu sur elle.
On fit ensuite tirer en leur présence deux à trois
des plus gros canons, pour leur donner une idée
des effets destructeurs de l ’artillerie. Ces messagers
étaient sur le point de partir, quand on reçut au
fort un avis secret, portant qüë le drapeau blanc
dont ils étaient porteurs ne serait pas respecté,
et qu’ils seraient massacrés en s’en retournant.
MM. White et Wiïson se chargèrent donc de les
escorter eux-mêmes, et les conduisirent jusqu’à une
distance peu considérable de leurs avant-postes. Cependant
le gouverneur attendit avec impatience la
réponse définitive du ro i, et n’oublia rien pour se
mettre sur la défensive. Les habitans de là ville, qui
avaient eu jusque-là beaucoup de confiance dans
leurs forces, commencèrent à concevoir des alarmés,
et demandèrent avec instance la protection du gouverneur.
M. W h ite leur promit que, si l’armée des
Aschantes attaquait la ville, il en protégerait et secourrait
les habitans par tous les moyens qui seraient
en son pouvoir, leur indiquant en même
temps les mesures qu’ils devaient prendre pour se
mettre en état de défense. Il leur conseilla d’avoir
toujours de forts détachemens à la découverte, et de
garder toutes les routes qui conduisaient à la ville,
et les engagea ensuite, à la première alarme, ou dès
qu’ils verraient l’ennemi s’avancer, d’envoyer au
fort les vieillards, les femmes et les enfans, les assu-
( Æ )
tant qu’on y en recevrait le. plus grand nombré pos*
sible, et que les autres, en campant sous les murailles,
se trouveraient, protégés par l’artillerie.
I Dans cette conjoncture critique, ni M- White ni
les habitans de la ville ne connaissaient au juste
quelles étaient les forces du roi d’Aschantie; ils n’avaient
qu’une idée fort imparfaite de la bravoure et
de lintrépidité des troupes qui composaient son
armée. Ou présumait que les Aschantes ressemblaient
aux habitans des environs qui, en général,
ne savent pas soutenir un feu régulier et bien
nourri , et qui sont prêts à se cacher dans le premier
trou, quaud ils entendent un boulet ou une
balle siffler à leurs oreilles. En leur supposant même
plus de courage, on ne s’imaginait guère que leur
bravoure, ou leur soif,de vaincre, les porterait à se.
précipiter jusque sur la bouche des canons, au risque
de s exposer à une destruction inévitable.
Environ une semaine se passa sans qu’on reçut de
nouvelles du ro i, ce qui n’annonçait pas des dispo sitions
pacifiques. Le chef de la division, qui s’était
emparé de Cormantine, et qui, d’après ce que l’on
apprit ensuite,vêtait le roi de Dankara > voulut s’assurer
de la force de la ville d’Annartiabou, et réussit
à prendre position dans A g a g , petit village,situé sut
une pointe ¡de terre, à un mille à l’est : il pouvait,
d? là , voip tous les mouvemens de ses ennemis de ce
coté. Le i 4 juin, un corps considérable, composé
de presque .tout ce qui était en état de porter les
armes, sortit de la ville et marcha vers A g ah , pour
i ?