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des conducteurs de pirogues en nombre suffisant pouf
se relayer et remonter promptement le fleuve; on
navigua ainsi depuis le soir jusqu’au lendemain : alors
on continua le voyage par terre. Le fleuve était encore
très-large, et avait bien au-délà de quatre brass es
de profondeur; car les avirons de bambou , dont les
Nègres faisaient usage pour toner les pirogues quand
fisse trouvaient assez près du rivage, et qui avaient
celte longueur, ne touchaient pas le fon d , quand on
était au milieu du fleuve. Des relais de porteurs de
hamacs conduisirent le mulâtre jusqu’à Kosie, où
il arriva dans la soirée. Il en parlait comme d’une
grande ville. D’après la description qu’il me fit des
bâtimens, ils ressemblaient à ceux de Coumassie.
L e roi ordoona qu’on ne laissât pas entrer la foule
dans la maison qu’il lui assigna, le traita fort b ien ,
et le renvoya trois jours après. Il n’entendit parler
à Kosie que de deux grands royaumes - Hio et
Aouïssie.
L ’officier dont j’ai parlé est convaincu, d’après
les renseignemens qu’il a recueillis dès esclaves de
l ’intérieur, que les marchands leur faisaient faire
la plus grande partie de la route par eau. Leur rapport
fut confirmé par l ’arrivée de Kosie à- Lagos de
pirogues achetées des marchands d’esclaves de l'intérieur.
Cet officier les trouva bien supérieures à celles
dont on fait usage sur la côte : ellesétaient couvertes ,
beaucoup plus grandes, avaient un appartement séparé
pour le marchand et ses femmes;, et pouvaient
contenir une centaine d’esclaves. Je n’ai jamais en-
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tendu dire à aucun esclave qu il eût fait par eau une
partie du chemin pour venir à la côte ; mais je n’en
ai vu aucun qui eût été amené à Kosie ou à Lagos»
Le Karhalaest la seule grande rivière qui paraisse
pouvoir communiquer avec le Lagos, ou peut-être
même le former. Il est possible qu’il se jette dans
un grand lac du royaume d’Hio. Snelgrave, d’apyès
les renseignemens que lui donna un mulâtre qu’il
vit à A bom é , dit que plusieurs grandes rivièresxrui
portent leurs eaux dans le. golfe de Guinée sortent
du royaumç d’Hio. Le Lagos sort peut-être de ce
lac. L ’officier à qui je dois ces notes, place le Mahie
au nord du Dahomé et non au nórd-ouest, comme
dans la carte de Norris que la préface de Dalzel regarde
comme assez peu exacte, pour ce qui concerne
l’intérieur. Il y a environ neuf ans, le roi
d’Hio fit la conquête du Mahie, et plus de vingt
mille esclaves de cette nation furent vendusA Lao-os.
Les Djoos indiqués mal à propos à l'éditeur du
voyage d’Adams comme étant, avec les habitans de
l ’Anagou et du Mahie, les principales nations quand
on va vers le Niger, et les plus proche? de la côte,
en laissant de-côté le Dahomé, sont probablement les
Djabous qui habitent à environ quarante milles à
l ’ouest du Kosie, et non derrière le Cradou , comme
le marque la carte de Norris. Ils sont renommés
par les étoffes qui portent leur nom, et dont les
Portugais ont fait des ehargemens considérables.
L ’Anagou ou Nagou est limitrophe du Dahomé du
côté du nord-ouest.