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 forts esta moi. » Et  le  cabocir  lui  répondit :  «  Ceiil  
 est  vrai;  puisque  vous  avez  pris ma  v ille ,  la  paye  
 vous  appartient. 
 «  I l combattit  les  habitans  de Dankara et les tua;  
 puis il dit :  «  Donnez-moi la paye  que  vous recevez  
 d’Elmina. » Et maintenant Elmina est  à  lui  ( i). 
 «  Le  fort anglais d’Accra  donnait  une  paye  à  un  
 cabocir d’Akim  nommé  Aboigin Adjoumawcon. Le  
 roi  le  tua  et reçut  sa paye.  Le fort hollandais  faisait  
 unepaye  à  un  cabocir d’Akim nommé Corry Apam;  
 le   fort  danois  en  faisait  une  à  un  autre  nommé  
 Arrawa  Akim  : le  roi  les  tua  tous  d eux,  et  maintenant  
 il reçoit  leur  paye. 
 «  Le  roi  Saï  est  jeune  sur  le trône,  mais  il  garde  
 toujours dans sa  tête ce  que lui disent  les  vieillards  ,  
 car  ce  sont  de  bonnes  choses;  et  ils  lui disent  tous  
 les matins :  «  Le  roi  d’Angleterre  a  envoyé  trois  de  
 ses grands hommes au Cap-Corse,  à Annamabou et à  
 Accra. Le Cap-Corse est la même chose que l ’Angleterre. 
  Le roi  reçoit d’Accra  deux  onces d’or  tous les  
 mois,  et les Anglais veulent ne lui donner que quatre  
 ackies  pour  le  grand  fort  du  Cap-Corse,  et  autant  
 pour  Annamabou!  Les  blancs  trouvent-ils  cela  raisonnable? 
   » 
 «  Quand  le  roi  eut  tué  le  cabocir  d’Elmina,  et  
 gagné  par-là  les  deux  onces  d’or  que  celui-ci  recevait  
 par mois,  le  gouverneur hollandais  dit :  « Voilà 
 (1) L e  roi  parle  toujours des  actions de ses ancêtres, comme  
 s’il les avait faites lui-même. 
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 tin  roi  comme  il  faut,  nous  ne  nous  jouerons pas à  
 lui;  »  et il porta la paye à quatre  onces. 
 «  Le  roi  a  tué  tout  le  peuple,  et  tous  les  forts  
 lui  appartiennent.  Il  envoya  ses  capitaines  voir  les  
 blancs;  maintenant il  les  voit  lui-même,  et  il  en  remercie  
 Dieu et son  fétiche. Si le  chemin  eût  été bon  
 quand  ses  capitaines  y   allèrent,  le  roi  eût  été  lui-  
 même  sous  les  forts  et aurait vu  tous  les  blancs. Les  
 Asehantes portent  de bon or  au  Cap-Corse, mais  les  
 Fantes en  font  de  mauvais.  Ils  coupent  dix  mouchoirs  
 dans  une  pièce  de  huit;  ils  mêlent  de  l ’eau  
 dans le rhum,  et  du charbon  dans.la poudre, même  
 pour  le  roi.  Ils le  trompent,  car le  roi pense que les  .  
 blancs  leur  donnent  toutes  ces  marchandises  de  
 bonne  qualité. 
 «  L e  roi  sait  que  le roi d’Angleterre  est  son  ami,  
 car  il  lui  a  envoyé  de  beaux  présens;  il  sait  que  
 les  officiers anglais  sont  ses amis,  car  ils  sont  venus  
 le  voir.  Le  roi  désire  que  le  gouverneur  envoie  à  
 Elmina pour savoir  ce que  paye  ce  fort,  et  l ’écrire  
 au  roi  d’Angleterre.  Comme  les Anglais  disent  que  
 leur nation  est plus grande que  les Hollandais,  le roi  
 le verra  par la paye  qui  lui  sera  faite  pour les  deux  
 forts.  Si  le  roi  d’Angleterre  n’aime  pas cela,  il peut  
 lui envoyer  lui-même ce qu’il voudra,  et alors Saï le  
 recevra. 
 «  Il  remercie  le  roi  et  le  gouverneur d’avoir envoyé  
 quatre  blancs pour le voir. L ’ancien roi désirait  
 eu  voir  quelques-uns;  mais  les  Fantes  s y son top -