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L e premier village par lequel nous passâmes fat
Quama, situé à environ trois milles et demi d’Annamabou,
et où il ne se trouvait que quelques chaumières
: nous en traversâmes trois autres aussi misérables
et aussi insignifians, avant d’arriver à
B ou k a , placé dans une situation romantique au
milieu de beaux arbres couvrant unie colline élevée
qui termine la vallée. Abra est à environ trois milles
à lest de ce dernier village; il est entièrement
abandonné depuis la dernière invasion, l’armée des
Asehantes, commandée par Appia Nanou y ayant
placé son quartier-général. Ce village était autrefois
plus considérable qu’Annamabou ; mais le peu qui
en reste est en ruines, les habitans s'étant retirés
dans les petits villages de leur cabocir Quaggheri.
Après avoir traversé Tachradi, dont il n'existe
guère plus que le nom, nous montâmes une colline
sur laquelle nous trouvâmes /à gauche, un petit village
nommé Acroufroum, L ’étonnement des habitans
en nous voyant excitait notre attention, la vue
dont on jouissaitdu sommet n'en fitsurnous queplus
d’impression. U était environné d’une foule de petits
bosquets, et des bouquets de cotonniers s’élevaient
çà et là d’une manière si heureuse, qu’on aurait pu
prendre cet endroit pour un petit parc. Les rayons
du soleil, pénétrant avec peine à travers les petits ar-*
bres dans 1-éloignement, rendaient plus imposante
l ’ombre profonde qui couvrait le premier plan de ce
tableau. Le chemin devint alors plus escarpé, et nous
eûmes en vue une plus grande quantité dçbois, Nctus
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montions et descendions fréquemment par de longues
et étroites avenues dont les rayons du soleil doraient
les hauteurs; et, ayant présente à l ’esprit la description
d’Isert, nous nous attendions naturellement,
en montant chaque éminence, qu’ellé nous présén-
terait la vue délicieuse d’un pays ouvert : mais nous
étions souvent trompés dans notre attente ; et, après
avoir traversé Dunnasi et A ssoquah, petits villages,
»dont le dernier est situé dans une longue plaine à
environ trois milles et demi d’Acroufroum-, nous
arrivâmes bientôt après au village de Payntrie.
Sur ies.plus hautes montagnes, le sol en, général
était sablonneux et couvert de grosses pierres ; sur
celles qui étaient moins élevées, on trouvait beaucoup
de silex blanc; les plaines offraient peu de
pierres, et le sol était noir, fertile et vigou reu x ,
l ’herbe s’y élevant de 4 à 10 pieds. Le pays était mal
peuplé et n’offrait que peu de traces de culture. On
y voyait beaucoup de casadas, mais qui produisaient
peu, faute de soins.
Je Calculai que le village de Payntrie était à quinze
milles d Annamabou. En jugeant par le temps, il en
était à dix-huit ou vingt ; mais cette base de calcul
serait vicieuse, attendu les obstacles que le chemin
présentait à chaque instant et lçs inégalités du terrain,
ce qui faisait perdre beaucoup de temps. J ’ai
plus de confiance dans le moyen que j’employai pendant
toute la route, quoiqu’il exigeât beaucoup de
soins et d’attentions, et mes observations me prouvèrent
qu’il était bon. M. T ed lie , qui marchait tou