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 habitaos  d’Houssa  ou  du Marrooua. 
 Les  Aschantes  savent  tanner  et  teindre  les  cuirs,  
 et  sont  plus  habiles  dans  cet  art  qu?on  ne Test  à  
 Houssa  et  dans  le Dagoumba. Les  ceinturons  et les  
 gibernes  des  soldats  sont  en  peau  d’éléphant  ou  de  
 cochon. 
 Le  trône  ou  siège  d’honneur  des  chefs  est  une  
 preuve  du  talent  de  leurs menuisiers.  Ils  le  taillent  
 dans  le  tronc d’un arbre nommé  zesso,  dont lé  bois  
 est  blanc,  doux et  susceptible  d’un  très-beau poli.  
 Un  siège semblable  coûte  environ trois shillings ;  on  
 le  vendrait  vingt  à  Accra  et  chez  les  Fautes.  Les  
 oiseaux  et  autres  animaux  qui  surmontent  les  parasols, 
  sont très-délicalement sculptés. Les sankos,  espèce  
 de  guitare,  offrent  un  travail  très-délieat  qui  
 peut se comparer aux plu s beaux ouvrages.'é trusques. 
 Beaucoup d’ouvriers  sont occupés à casser,  arrondir  
 et  percer  des  coquilles  d’escargot  qui  sont  en  
 général  de  la  grosseur  d’un oeuf de dindon  et  queT-  
 quefois  plus  fortes.  On  commence par  les  casser  en  
 plusieurs morceaux,  ensuite  on les arrondit de manière  
 à  leur donner  la  grosseur  d’un  bouton  de chemise  
 ; alors  on les perce  avec une pointe de  fer fixée  
 dans  un manche  de  b o is ,  enfin  on  les enfile,  et on.  
 les  étend par rangées  sur  un  bloc de b o is ,  où on les  
 frotte  avec  une  pierre  d’un  gris  bleuâtre  trempée  
 dans l’eau,  jusqu’à  ce que  les grains  deviennent parfaitement  
 ronds. 
 Ils  font)  avec les fïlamens de  l’ananas,  différentes  
 espèces  de  fils,  depuis  la  finesse  d’un  cheveu.jusqu’à  
 la grosseur  d’une corde  à  fouet. Ce  fil  est  très-  
 fort,  et  devient  d’un  blanc  parfait.  Il  est  excellent  
 pour  coudre  tous  les  tissus  forts ;  mais,  quand  on  
 s’en  sert pour  la mousseline , il  est sujet  à la couper,  
 attendu  sa  dureté.  Les  femmes  couvrent  souvent  
 les  coulures  de  leurs  étoffes,  et  ornent  leurs  mouchoirs  
 de  dessins faits  avec  des  fils  de  soie ' de  différentes  
 couleurs. 
 Un  auteur  anglais  suppose  que  la  confusion  des  
 langues,  lors de  la  construction de la tour  de Babel,  
 fut  un  fléau  qui  ne  frappa que la postérité  de Cham  
 dont l’Afrique est  devenue  la  demeure.  Cette hypothèse, 
   fondée  sur les  affinités  radicales  qui  ont  été  
 remarquées  entre  l’àrabe,  le  russe  et  le  g re c ,  le  
 persan  et  l ’allemand,  le  quichua  où  la  langue  des  
 Incas et  le sanscrit, et beaucoup d’autres  ( i ) ,  trouve  
 un  fort  appui  dans  la  multitude  de  langues  qu’on  
 rencontre en Afrique  ,  et qui,  n’ayant  aucun  rapport  
 les  unes  avec  les  autres,  défieraient tous les  travaux 
 fi )  Les Esquimaux  et  les  Tsehouktchis,  malgré  l’énorme  
 distance  de  huit  cents  lieues  qui  les  sépare,  sont  réunis par  
 l ’analogie  intime  qui  existe entre  leurs  langues;  elle  s’étend  
 même  ,  comme  on  l ’à  prouvé  récemment  de  la  manière  
 la  plus  évidente,  aux  habitans  du  nord -  est  de  l ’Asie ;  
 car  l’idiome  des  Tsehouktchis,  à  l ’embouchure  de  l ’Anadyr,  
 a  Ifs mêmes racines  que  celui  des  Esquimaux,qui  habitent  la  
 côte de l’Amérique opposée  à l’Europe.  Les Tsehouktchis sont  
 les Esquimaux de l’Asie. ( Humholdt.)