noos rendîmes an bord du marais. Sur une plateforme
peu elevée se trouvaient placés les sièges
honneur qui étaient renversés sur le côté L e s în
r C r !“ ° ffiders d* étaient rangés
^ ordre, tenant en main des baguettes et des
annes a pomme d’or; les prêtres du fétiche formaient
un deim-cercle de l ’autre côté. Le roi versa
lm-meme de 1 eau sur son corps, trempa dans l’eau
les sieges et les meubles à son usage; après q u o i,
la procession reprit le chemin du palais.
En revenant, Apokou voulut essayer un de mes
gants, et, suivant son usage, il mit la main gauche
dans le gant droit; ses castagnettes d’or le blessèfor
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fort et s arrêta au milieu de la rue. Je crus devoir
lui représenter qu’il arrêtait la marche du roi : Z Ne
vous mqmétez pas, » reprit-il. Ses esclaves s’efforcèrent
de r e t i r e r le gant. L e ro i envoya demander
ce qui était arrivé , et pourquoi le cortège n’avançait
pas. Apokou leva la main qui était prisonnière
en secnant : « Gamphnie ( elle me fait mal). « II
ne se remit en marche que lorsqu’elle fut débarrassée.
Dans l ’après-midi j’allai chez Odoumata, qui me
gronda, de n être pas venu plus tôt. Je lui dis que
je voulais le remercier de m’avoir prêté un de ses
esclaves; il me répondit que cet homme était toujours
a mon service, pourvu que je consentisse à le
nourrir; je repris que c ’était mon intention. Il se
mit alors apparier de la supériorité de l’Angleterre
M
sur les autres nations, et du danger d’aller sur mer.
Il avait passé trois ans à Apollonia, dans sa jeunesse,
et avait vu beaucoup de Portugais, mais il ne les
aimait pas : « c’étaient tous des vauriens. » Il parut
entendre avec plaisir que je ne les aimais pas davantage.
I l nxengagea d’acheter un de ses chevaux dont
il voulait huit onces d’or ; je lui en offris quatre.
« Vous n’en avez donc pas besoin, reprit-il, ou bien,
vous ne me feriez pas une offre semblable. » Je lui
représentai que je n’avais pas d’occasion de monter
à cheval, parce que les environs étaient couverts de
bois épais, et que le roi n’aimait pas que je m’écartasse
beaucoup de Coumassie. « Mais bientôt nous
allons combattre, me dit-il ; è t, comme vous nous
accompagnerez, il vous sera alors utile d’avoir un
cheval, plutôt que de nous suivre à pied. » Je lui
répondis que je saisirais quelque sanglier sauvage,
que je le monterais et le mettrais au galop. Cette
observation le frappa d’étonnement ; e t, se frottant
la barbe, il demanda à mon domestique s’il croyait
que je pusse faire ce que je disais ; celui-ci répondit
qu il n en doutait pas , si je me le mettais dans la
tête. Odoumâta s’écria que les habitans du pays
croiraient que le diable était venu parmi eux.
I l m’apprit que c’ est aujourd’hui le dernier jour
de l5 année, d’après leurs calculs; mais je ne pus
savoir par quelles raisons* I l me dit q u e , dans le
Sarem, les habitans séparaient le fer de la pierre
qui le contient, et fabriquaient des ornemens d’or