
 
        
         
		se trouva fort inférieure à celle qui était spécifiée dans  
 la lettre du  gouverneur. Le capitaine, pour se disculper, 
   accusa  M.  Bowdich  de  dénaturer  la  lettre.  
 Quashie Apaintrie,  1 interprète  d’Accra,  jura, sur le  
 fetiche  du ro i,  qu il  traduisait fidèlement les  paroles  
 du  gouverneur. L ’Aschânte  n’en  persista  pas  moins  
 dans  ce  q u il  avait  avancé,  et  finit  par  assurer  que  
 la  paye n’avait pas été acquittée jusqu a Noël. 
 L e   roi  et les interprètes  se  rappelèrent alors cette  
 scène ;  et,  lorsqu ils  virent  que  la pension  avait été  
 effectivement  payée  jusqu’à  la  fin  de  l’année,  ce fut  
 à  qui se déchaînerait  avec  le plus de violence contre  
 le  capitaine.  Apokou,  qui  est  son  chef,  cria  plus  
 haut  que  tous  les  autres.  L e   traître,  disait-il,  lui  
 manquait  de  respect ;  il  ne  lui  remettait  jamais  les  
 présens  qu’il  recevait  pour  lui;  en  outre,  il  avait  
 donné  un  démenti  à un  officier  anglais,  et avait  indignement  
 trornpé  le  roi;  il  l ’abandonnait donc entièrement  
 à  la  justice  de  ce  prince. 
 La  fureur  du  r o i ,  qui  avait  toujours  augmenté  
 graduellement  depuis  le commencement  de la conférence, 
   éclata  alors  de là  manière  la  plus violente.  
 Il  roula  autour-de  son  corps la pièce d’étoffe  qui  le  
 couvrait; et,  se levant brusquement,  il ordonna  d’arrêter  
 le  capitaine.  Les  fils  du  roi  exécutèrent  aussitôt  
 son  ordre,  et  l ’accusé  tremblant laissa échapper  
 de  ses mains la  canne à pomme d’argent.  Je  crus  un  
 moment  que le  roi se porterait à quelque acte  d’extravagance  
 ,  car  aucun  chef n’osait dire  un  seul mot.  
 Agay  se  leva  à  la  fin ;  e t ,  dans  un  discours  énèrgique  
 ,  il  conjura  le  monarque  de  ne  pas  oublier  
 que j’étais présent. Le roi commanda  à ses  fils d’emmener  
 le capitaine  dans sa maison ,  de  la visiter avec  
 lui,  et  de  rapporter  tout  l’or  qu’ils  y  trouveraient.  
 Sax  se  retira, mais  je   Fentendis  tempêter  dans  ses  
 appartenions.  Bientôt  après,  le  frère  d’Odoumata  
 vint me  dire  que  tous  les  chefs  me  remerciaient;  ,  
 car,  sans moi, ils eussent  sans  doute  été  tous chassés  
 du  palais  par  les  esclaves.  Agay, qui  avait seul  suivi  
 le  roi, vint me faire  des  excuses  du départ précipité  
 de  ce prince;  il  espérait  que  je  ne  m’en  offenserais  
 pas.  Comme  il  était ta rd ,  il me  pria  de  retourner  
 chez m o i,  et me promit  que  le  roi  ne  tarderait pas  
 à m’envoyer  chercher. 
 Vendredi,  25.  —   Le  roi  me  .fit  venir  pour  
 écrire  au  gouverneur  du  Cap-Gorse,  qu’il  lui  envoyait  
 trois  morceaux  d’or  brut  pour  avoir  de  la  
 poudre. C ’étaient  les  plus  gros  que  j’eusse  encore  
 vus;  l’un  pesait  environ  vingt  onces.  Je  remis  au  
 roi  un  paquet  de lettres  pour le Gap^Corse  ;  il  me  
 plaisanta  sur la  grosseur du  paquet,  disant que sans  
 doute j’écrivais au gouverneur  et à M. Bowdich tout  
 ce  qui  se  disait dans  la  ville. 
 Vendredi,  28.— Dans  l ’après-midi,  pendant  que  
 j’étais  sorti,  le  prince more  vint  chez  moi.  A   mon  
 retour,  je trouvai un  de  ses esclaves  assis à  la porte,  
 une  épée à  poignée  d’or  à  la main ;  il me demanda  
 la  permission  d’aller  prévenir  son maître que  j’étais  
 de  retour.  Le  prince  arriva  bientôt  après,  et  témoigna  
 beaucoup  de  surprise  de  tout  ce  qu’il  vitrU