( 282 )
dans son mémoire adressé à lord Camden , dit que
« la rivière de Dar Koulla dont parle Brown est généralement
regardée comme la même que le N ig e r ,
ou du moins comme une communication avec lui. »
L e nom et le cours du Quolla m’-avaient déjà fait
naître cette id é e , avant que j ’eusse connaissance de
la remarque de M*-• Murray, qui ne m’est tombée
sous les yeux qu’après mon retour de Goumassie (1).
On verra tout-à-l’heur'e d’autres preuves de l’identité
du Koulla et du Niger (a).
L e Gambarou me semble être le Gir de Ptôlé-
mée (3) qu’il place dans le centre de l ’Afrique , et
qui paraîtrait aussi grand que le N ig e r , d’après son
expression, maximi sunt Gir et Nigir. La rivière
de Boraou qu’on a regardée jusqu’ici comme le
langues d Afrique- Or, la riviere qui coule au sud a peut-être
ete nommee Koulla, parce qu’elle n’est qu’une branche de la
grande rivière qui la forme , ainsi que le Gambarou.
(1) Voyez ce que nous dirons ci-après de la grande rivière
de l’intérieur, connue sur les tîvcs du Gabon, sous le ’nom
de Ouole ou Ouolela.
(2) « Voici une chose qui ne s’accorde pas avec le récit de
Mungo Park. A Ginnie, àSansanding, etc.', on appelle le
Niger Quolla, et l ’on décrit le Jolliba comme se jetant dans
le Quolla a l ’est de Tombouctou. » (W. Hutcbison).
Les Mores m’ont toujours dit que cette' rivière sort du
Niger. Il est possible que M. Hutchison ait mal compris le
More de Ginnie, dont la seule autorité nfe peut être opposée
à celle de plusieurs témoins réunis.
(3) « Illorum vero qui per interiorem Æthiopiam fluimt,
quique fontes et ostia in continente haben-t, maxitni sunt Gir
et Nigir, » (Lib, I I , E. I, de maximis fluminibus.)
. ( 2S3 )
G i r , n’est pas assez considérable pour que l ’expression
de Ptolémée lui convienne , et les noms Gir
et Nigir semblent indiquer une connexion entre eux.
LeNiger peut être considéré comme terminé , quand
sa plus petite branche se perd dans le Nil.
Les Mores différaient d’opinions relativement à la
source du Niger ; les Nègres n’en avaient pas la
moindre idée. Les uns . disaient qu’elle se trouve
dans le Bambouk , les autres dans le Jabova, où ils
placent aussi la source d’une autre grande rivière
coulant à l’puest. Le Jabova e s t, dit-on, à quarante
journées de Ségo , et le Bambouk à quarante-trois.
Les Mores me décrivirent ensuite le N ig e r , comme
allant du Jabova à Fouta-Gollabi, et de là en six
journées à Fouta-Tourà. Sans doute ils ont vaulu.
dire Fouta-Galla et Foutatora , car leur prononciation
était encore plus imparfaite que leur con-1-
naissance des noms des pays situés à l’ouest, et où ils
voyageaient rarement. J’engageai séparément, et à
l ’insu l ’un de l ’autre, deux Mores de pays et d’avis
différens , à me tracer chezfmoi ce qu’ils appelaient
une carte du Quolla , afin de conserver les différens
nom« dans leur propre langue. Ils ne le cédaient
en connaissances qu’à un autre More dont je n’eus
jamais occasion d’obtenir une carte,- Il paraît que
les deux routes se rejoignaient à Hâsou , comme on
le verra en transcrivant les noms (*).
(1) Le More de Ginnie ne paraît pas avoir si bien connu la
Source du Niger. l i a figuré deux montagnes, de l ’une des