Apoutay, et pour leur accorder leut* protection; ce
qui leur devint fatal.
A cette époque, le gouverneur du Cíap-Gorse con*
cevant des inquiétudes pour la sûreté des établis-
semens anglais, forma le projet d’envoyer des députés
avec un drapeau blanc au roi d’Aschantie, qui
était alors ( mai 1806 ) à Abrab, c’est-à-dire à quinze
ou vingt milles de la mer. Biais les habitans d’Annamabou,
consultés sur Cette mesure, l ’en dissuadèrent;
elle fut donc ajournée. Le gouverneur aurait
Voulu savoir sous quel'point de vue le roi considérait
les Anglais, et jouer le rôle de médiateur; mais les
habitans d’Annamabou, pleins d’une folle confiance
dans leurs forces, se flattaient de vaincre le ro i, et
de voir tomber entre leurs mains la totalité ou du
moins la plus grande partie de son armée. Ils n’étaient
donc nullement portés à adopter des mesures pacifiques,
et ne permirent pas au messager du gouverneur
d’avancer sur leur territoire.
Peu de temps après, une division de l’armée des
Aschantes arriva à Cormantine, mit en fuite les habitans
de la v ille , et la détruisit entièrement. Le chef
de cette division parvint même à s’emparer du fort
hollandais; et, après l’avoir pillé, il y établit son
quartier-général. Il était bien temps de connaître les
intentions du roi ! Le gouverneur du fort d’Annamabou
envoya àu commandant de cette division des
Aschantes un messager avec un drapeau blanc, pour
s’informer dans quel dessein le roi faisait marcher
une armée sur les côtes, et pour lui offrir sa médiation.
Le lendemain matin, on vit venir du côté de
Cormantine trois hommes portant un drapeau blanc
déployé. M. W h ite , gouverneur d’Annamabou, se
flatta qu’ils lui apportaient des nouvelles agréables
et satisfaisantes; mais il reconnut bientôt qu’il se
trompait. Le chef de cette division était fier du
triomphe qu’il venait d’obtenir, e t si glorieux d’être
arrivé sur les bords de la mer, qu’il y avait trempé
trois fois son sabre, et avait même envoyé de l’eau de
la mer au roi, comme une preuve de ses succès. On
ne peut savoir si ces motifs le déterminèrent à mettre
à 1 épreuve les dispositions du gouverneur anglais,
mais il lui envoya un message extrêmement arrogant
qui ne pouvait réussir auprès de M. W h ite ; il
mandait que, lorsque le.gouverneur lui aurait envoyé
vingt barils de poudre et cent fusils, il lui ferait
connaître quels étaient les desseins du roi.
Satisfaire à une pareille demande, c ’eût été montrer
trop de condescendance, et donner au roi
une opinion peu avantageuse du caractère anglais.
M. White reçut poliment les députés, leur fit offrir
des rafraîehissemens , et leur dit qu’il regrettait
beaucoup que le roi ou leur commandant parussent
si peu disposés à entrer en explication ou à se concilier
; ajoutant que si le roi voulait lui dire en
quoi les habitans d’Annamabou l’avaient offensé , il
emploierait tout son crédit pour lui faire donner
satisfaction ; mais que, jusqu’à ce qu’il fût assuré
qu ils s étaient rendus coupables de quelque faute
envers le roi, ils avaient droit à la protection du