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 précisément  à  1 endroit  où  le  major  Rënnell  place  
 celui  de  Koulla.  A  six journées  de  là  il passe  à Ma*  
 figoudou,  et,  treize  journées  plus  loin,  à  la  hauteur  
 du  lac  Cadie  ou  Caudie,  que  je  regarde  comme  le  
 Canga  d Edrisi  que le major Rennéll  a identifié avec  
 le F it tn   de  Brôwn;  car  c’est  là que se  jette,  dit-on  ,  
 la  seconde  branche  du Nige r,  .c’est-à-dire  le  Gam-  
 barûu;  mais  il  est  beaucoup  trop  au  sud  pour  le  
 Cauga  dans la  carte  du  major  Rennell;  car,  d’après  
 ce  que  disent les Mores,  il  n’est  qu’à  trois  journées  
 au  nord  du  Quolla,'  cependant  Edrisi  s’exprime  
 ainsi : «  Une  rivière, npmmée  Nile ou  N il,  passe  par 
 dernier  endroit ,  erreur dont je  suis peut-être  coupable  ;  car  
 ce nom ne se  trouvait  pas dans  les cartes  que  les  Mores m’avaient  
 tracées ;  il  n’était cité que  dans  lesrenseignemens plus  
 détaillés que j’obtins  sur  les pays arrosés  par le Quolla. 
 (1)  Le More  de  Ginnie  lui  donne  le  nôm  de  Quolla Liffa.  
 M. Hutchison, qui  a un  domestique  natif  de  ce  pays,  le  représente  
 comme  un  royaume  puissant,  ce  qui est  conforme  à  
 la description que m’en  a faite le  scbérif Brahima,et à l’opinion  
 de M. Dupuis. M.  Hutcbisori  ajoute,  sur  l’autorité  de  Nègres  
 et de Mores,  <r  que  c’est  au  roi  de  Qualloo  Liffa  qu’appar-  
 t.ent  tout le pays  où se  trouvent Canna,  Dali  et Youm Youm,  
 ou  il y  a  des  cannibales.  «  Hornemah  parle  des  cannibales  
 de  l’Yem yem, à dix journées  au  sud  de Kano', et  ce  qu’il  en  
 raconte se  trouvera  confirmé  p a rce   que  je  dirai  sur  les pays  
 arrosés par  le  Gabon.  L’assertion de Horneman, que  le Niger  
 coule  vers le Nil  d’Egypte  à  travers une  contrée  habitée  par  
 des païens, assertion citée par Mungo P a rt à  l’appui de l’hypo-  
 these de l ’embouchure du Niger dans le Congo, a Certainement  
 rapport à ces cannibales,  A 
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 Cauga.  »  Ce  qui  me  porte  à  croire  que  Cauga  est 
 peut-être  plus  éloigné  de  Bornou,  capitale  de  ce 
 royaume, quoiqu’il le soit moins de la frontière (quinze 
 journées  étant  la dislance  qu’on  m’a  indiquée,  ainsi 
 qu’à  Brown ), c ’est  que  les  Nègres  de  celte  ville ne 
 connaissent  pas  ce  lac  aussi  bien  que  les  Moresj 
 L ’esquisse  que  j’en  ai  tracée  a  été  faite  d’après 
 celles  des  Nègres  et  suivant  leurs  * descriptions. 
 Us  représentent le  lac Cadie  ou Caudie,  comme une 
 étendue  d’eau  immense,  une  petite  mer  inondant 
 fréquemment  les  contrées  voisines,  et  quelquefois 
 si  agitée, qu’elle  couvre  les  bords  de  poissons  et 
 d’autres matières,  ce qui annonce un  lac volcanique. 
 Les  Mores  1’appelaient  aussi  Bahr  eï  Noa,  d’après 
 une  tradition  portant  que  les  eaux  du  déluge  s’y 
 retirèrent  et  y  furent absorbées.  On  me parla d’une 
 très-haute  montagne  située à une  _  .  é©jjale  distance  du  
 Caudie  et  du  Quolla  (i). 
 A  douze  journées  plus  loin,  le  Quolla  reçoit  la  
 rivière Scharie qui, si  elle  n’est pas le Misselad, peut, 
 (1)  «  Quelquefois l ’eau de  ce  lac est chaude,  et bouillonne  
 avec un  grand bruit. Souvent elle  couvre  lescantons voisins.  Il  
 s y  trouve un volcan  dont  là force est telle  ,  qu’il  rejette  sur  les  
 bords une  grandè quantité de  poissons.  Il y a  plusieurs petites  
 îles  dans  ce  la c ,  dont  l’étendue  est  telle  qu’on  ne  peut-en  
 voir  l’extrémité.  Entre  ce  lac  et  le  Quolla  est  une montagne  
 fort  élevée,  du  haut  de  laquelle  on  a  une  très-  
 belle  vue, et  qui  est  à  une  journée, de  distance  de chacun.  
 Les Arabes  se  nourrissent  de  riz  no ir,  de  grains,  et  d’une  
 sorte  de fève douce  nommée  iummer.  »  ( W. Hutchison. ) 
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