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nages historiques, excepté de la mère dé Moïse, assurant
que nul mortel ne le comiaît. Il me demanda
gravement si je savais le nom du père d’Aboubéker ;
je répondis que non. « La plupart des Mores eux-
mêmes l’ignorent, répliqua-t-il ; mais comme je suis
de la famille de Mahomet, j’en sais dâvantàge ; il
se nommait Kahabata. »
J’appris des Mores de Sarem que les flèches dont
ils se servent à la guerre sont trempées dans un poison
mortel; la moindre blessure qu’elles font est
mortelle. Us ramassent des queues de scorpions,
des têtes de serpens et les parties venimeuses de
tous les reptiles , les mettent'dans un pot avec différentes
substances végétales qu’ils ne voulurent pas
me nommer; e t, plaçant ce,mélange sur le feu au
lever du soleil , ils le font bouillir pendant toute la
journée.Durant tout ce temps, ils ne doivent niboire
ni manger; ils remuent constamment cette mixtion
en répétant des paroles magiques, et en agitant des
castagnettes de fer, sans quoi le charme serait incomplet.
Je vis sur la route de Bantama une vieille sorcière
occupée à composer un de ces mélanges. Je
lui demandai ce qu’elle faisait; elle ne voulut pas
me répondre. Mais avec beaucoup de grimaces et
de contorsions, elle me dit de m’en aller et de ne
pas détruire 1 effet de ses sortilèges. Tant que je
restai, elle attisa le feu, marmottant je ne sais quelles
paroles entre ses dents, et agitant ses castagnettes
avec violence.
Je m’occupais sans cesse à rassembler tous les
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renseignemens possibles sur le Niger et sur son
cours. Tous ceux que je recueillis s’accordaient à
lui donner le Nil pour continuation. Un vieux More
de Ginnie me dit, sans que je lui fisse aucune question
à ce sujet, que, durant son séjour à Askandérie
(Alexandrie), il y avait vingt-six ans, il avait vu
une bataille navale à l’embouchure du N il; l ’un des
vaisseaux avait sauté avec une explosion terrible;
c’était sans doute la bataille livrée par Nelson. Q uoiqu’il
y ait dans la date une erreur de sept ans , il est
impossible que cet homme ait inventé une pareille
histoire. I l ajouta qu’étant retourné à Masser (au
grand C a ire ), les armées européennes s’avancèrent
vers cette ville; que la première armée prenait sans
payer tout ce dont elle avait besoin ; mais lorsque
la seconde armée européenne et l ’armée turque se
furent emparées de la v ille , les soldats payaient
tout ce qui leur était nécessaire. Tous les M o re s ,
ajouta-t-il, reçurent l ’ordre de se retirer dans un
quartier particulier de Masser et de ne pas se mêler
aux soldats , ce qui se rapporte aux détails donnés
par sir Robert Wilson dans sa relation de la campagne
d’Egypte.
Ayant montré à ce vieillard un cachet représentant
la colonne de Pompée, il me dit qu’il la connaissait.
Il était venu de Ginnie à Masser sur un djoma
(chameau) ; il traça une carte du Quolla et du N il,
depuis l’embouchure du premier jusqu’à l’endroit '
où le Nil se jette dans la mer à Alexandrie. Un seul
point ne s’accorde pas avec la relation de M. Park.