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 1 un  contre  l’autre  deux morceaux plats de  ce  bois,  
 entre lesquels  on met  une  poudre  provenant  d’une  
 pierre concassée.  On jette  ensuite  les  deux  poudres  
 dans  leau ;  celle  qui provient  du  bois  surnage  ,  on  
 la  recueille  et on  la fait  sécher;  on  frotte  les enfans  
 de cette poudre dans  les éruptions cutanées. 
 On  trouve  dans.  ce  pays  l’orang-outan  d’Afrique  
 (1).  Le  seul  que  j’y  vis  avait  deux  pieds  et  
 demi de  hauteur ; on me  dit  qu’il grandirait  encore.  
 J en  offris  un  prix  qui me  parut  raisonnable  ,  ces  
 animaux  n étant  pas  rares,  et  je  n’en  Voulus  pas  
 donner  davantage  lorsque  j’appris  qu’il  y  en  avait  
 alors  un  en  Angleterre.  Les  Nègres  l’appellent  
 intchego.  Celui que  je'vis  avait  le  c r i,  le  visage  et  
 les gestes  d’un  vieillard  ;  il  obéissait à  la voix  de son  
 maître.  On  ne  pourrait  décrire  l ’inquiétude  et  la   
 crainte  qu’il  éprouva  en  voyant  la  panthère  que  
 nous avions  à bord  (2).  II y  a  dans  cette contrée une  
 grande  variété de singes. L ’iugena  ,  dont  je ne  parle 
 (1)  P ith é c its  Troglodytes. 
 (2)  Cette panthère, envoyée  au  gouverneur  en  chef anglais  
 par le roi d’Aschantie,  était si apprivoisée, qu’on ne  l’enchaî-  
 naît jamais;  elle  courait en liberté dans  tous les appartemens,  
 et  jouait  avec  les  enfans.  Elle  fut  présentée  à  la  ducEesse  
 d’York en  arrivant à Londres,  et mourut peu  de  temps après  
 a  la  ménagerie  d’Exceter-Change,  dans  le  Strand,  d’une  
 inflammation  au  poumon.  Pendant  une  traversée  de  quatre  
 mois,  cet  animal  avait  conservé  sa  douceur et  sa familiarité ,  
 et avait fait une. excellente  chère  aux  dépens  des  perroquets  
 qui mouraient. 
 icique pour engager à  faire des recherches a ce sujet,  
 en  est  le  plus  extraordinaire.  Les  naturels  le  comparent  
 à  l’o ran g -ou tanm a is   disent  qu’il  est beaucoup  
 plus  g rap d ,  sa  taille  ordinaire  étant  de  cinq  
 p ied s,  et  la  largeur  de  son  corps^  d  une  épaulé  à  
 l’autre de quatre.  Il  se  nourrit  de miel  sauvage  ;  les  
 voyageurs  qui  vont  dans  le  Kaylie  prétendent  en  
 avoir  vu  qui  se  cachent  dans les  bois  pour attaquer  
 les  passans;  ils  ajoutent  que  ces  animaux  ,  voulant  
 imiter  étourdimênt  les  actions  des  hommes,  se  ^  
 donnent  quelquefois  la  mort. Gomme ils voient des  
 Nègres  traverser  les forets en  portant des  fardeaux,  
 ils  arrachent  de  grosses  branches,  ramassent  des  
 dents  d’éléphans  ,  se  chargent  d’un  poids  disproportionné  
 à leur force,  et  le portent à travers les bois  
 sans  s’arrêter,  jusqu’à  ce  qu  ils  tombent  épuisés  de  
 besoin  et  de  fatigue.  Parmi  d’autres  traits  que  les  
 Nègres  rapportent  de  ces  singes  ,  et sur  lesquels  ils  
 ne  varient pas, ils disent qu’ils se bâtissent des maisons  
 qui sont  une  imitation  grossière  de  celles  du  pays  ,  
 et qu’ils se couchent en dehors  à  terre  ou  sur le  toit. 
 Q u a n d   un d e  leu r s   p e t i t s  v ien t  à m o u r i r ,  ils l e p o r t e n t 
 pressé  contre  leur  sein,  jusqu’à  ce  qu’il  tombe  en  
 putréfaction  (1). 
 (1)  La description que les  .Negres  font  de cet animal  s ac-  
 corde  parfaitement  avec  celle  que  Dapper  donne  du  quoja-  
 niorrou.  «  Le  quoja-morrou,  dont  on  a  parlé  daus  le  
 royaume de Quoja,  naît  dans  le  royaume d’Angola.  Comme  
 cet  animal  tient  beaucoup de  l ’homme, bien des gens ont cru  
 qu’il  était  issu  d’un  homme  et  d’un  singe. ;  mais,  les  Nègres