
 
        
         
		(  66  ) 
 étaient contraires et Les  intrigues  qu’on  nous oppo- 
 L e  roi  nous envoya  chercher  presque  aussitôt.  IL  
 n’avait  près  de  lui  que  ses  conseillers  privés  :  la  
 vue  de  la  chambre  obscure  et  de  nos  înstrumens  
 parut  lui  faire  grand plaisir.  Il  nous  dit_«  que  les*  
 Anglais  savaient  plus  de  choses  que  les  Hollandais  
 et  les  Danois,  et que  les hommes  noirs  ne  savaient  
 rien. I l  nous Ordonna alors  de renvoyer  notre suite,,  
 nous  dit  qu’il  verrait une  autre  fois  le  télescqpe  sur  
 un  terrain  qui  offrirait  une vue  plus  étendue,  mais-  
 qu’en  ce  moment  il  avait  à  nous  parler.  Alors  il,  
 pria M.  James  de  lui  expliquer deux  notes  qu il  liu  
 Montra,  et  qui  lui  avaient  été  écrites  par  le  g o u verneur  
 en  chef,  à la  requête  d’Amouney,  roi dAn-  
 namabou  e td ’Adokou,  chef  des  Braffoes;  ils abandonnaient  
 à  S a ï,  roi  d’Aschantie ,  quatre ackies g   
 par mois delà paie qu’ilsrecevaient de la compagnie,  
 le  priant  de  les  recevoir  comme  un  gage  de  leur  
 soumission,  et  pour  obtenir  la  lin  
 L ’opinion  qui  parut  dominer  sur-le-champ  dans  
 l’esprit du  roi,  fut  que  cette  proposition  partait  du  
 gouverneur  lui-même,  ou  du moins était  laite  a sou  
 L tig a tio n .  Sa figure  changea  tout-a-coup,  ses con- 
 ( i \ T o u s   les paieraens,  eu  Asclianlie,  se  font en  o r ,  qu on  
 J e   chaque  fois qu’on  paie  ovfqu’on  r e ç o i t .   L  once  vaut  environ  
 q6.fr. E lle  se  divise en  i6acV.es,  dont  chacun  par  eon- 
 '  fi  fr  •  six  tokour  valent .équent  représente  6  f r . , «  toko un  ack.e:  2  onces 
 4 ackies se nomment  un  beuda  ,  et  a  onces  o  a«,  
 riguin. 
 seillers devinrent  furieux,  l’impatience  brillait  dans  
 leurs  regards,  et  l’inquiétude  s’empara  de  nous.  
 «Dites  aux blancs,  »  cria  le  roi  à  son  interprète,  
 «  qu’ils  me  firent  hier  grand  plaisir,  que  j’étais  
 charmé d’espérer que nous deviendrions  amis;  mais  
 aujourd’hui  je  vois  qu’ils  viennent  pour  couvrir  
 Paon  front  de  honte  :  c’est  plus  que  je  ne  puis  
 supporter.  Les  Anglais  savent  qu’avec  ma  poudre  
 et  mes  balles,  je  chassai  les  .Fautes  jusque  sous  
 leurs  forts; que,  mon  sabre  s’étant levé  sur eux,  ils  
 périrent  tous,  et  par  conséquent  la  paie  que  le  fort  
 leur  accordait  m’appartient  aujourd’hui.  Je  puis  
 faire  pour  les  Anglais  tout  autant  que  les  Fantes ;  
 ils  le  savent  bien.  Ils  savent  que  je  n’ai  qu’à  envoyer  
 un  capitaine  pour  me  rapporter  les  têtes  de  
 tous  les  Fantes.  Ces  blancs  me  trompent.  Ils  veu-r  
 lent  faire  une  dupe  du  roi  des  Aschantes*  Ils  pré-  
 tendeul  être mes amis,  et  ils  se  joignent  aux Fautes  
 pour.me tromper,  pour couvrir mon  front de honte !  
 Cela  me  lire .tout  le  sang  du  coeur.  »  Ce  discours  
 nous  fut  rapporté  par  l ’interprète  avec  des  gestes  
 et  un  ton  de  violence  qui annonçaient  presque  autant  
 de colère  que  le  roi en  avait montré en  parlant.  
 L ’irritation  se communiqua  à  tout  le  cercle ,  et  l’assemblée  
 devint  presque  tumultueuse. 
 Cet  événement  était  inévitable;  c ’était  une  des  
 difficultés que  nous avions prévues. C ’était un  échee,  
 mais  non  une  défaite.  Ici  commença  notre  mésintelligence  
 avec  M.  James.  Nous  déclarâmes  tous  
 qi/il  avait  manqué  de  présence  d’esprit  dans  un