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plusieurs années. Les Mores ne doutent pas que la
lettre ne leur parvienne, ce qui est d’autant plus à
désirer qu’ils seront peut-être en état de fournir des
renseignemens sur le sort deMungo Park. Baba vint
me voir avec le vieux More qui est à la veille de partir
, et à qui je remis la lettre. U la reçut de Baba avec
beaucoup de respect ; pour l’engager à me faire parvenir
une réponse, je lui promis une bonne récompense
(1). Tous les Mores arrivèrent en corps défi)
Voici la lettre que je confiai à ce More : « M. William
Hntcbison, résident anglais à Coumassie, capitale de l’A s-
chantie , apprenant qu’il y a deux Européens à Ginnie, profite
de l’occasion d’un More qui retourne dans cette yille pour
leur écrire. Ils sont instamment priés (Je faire savoir au gouverneur
du fort du Cap-Corse s’ils étaient ou non de la suite
du capitaine Mungo Park, et d’indiquer comment ils sont
arrives a Ginnie. Comme, on n’a jamais su d’une manière
certaine en Angleterre quel a été le sort de ce capitaine et
de ses compagnons , tous les détails que les Européens demeurant
à Ginnie pourraient donner seraient intéressans. Il
est d’autres points qu’il ne serait pas moins important d’é -
claircir ; par exemple, le Niger èst-il le fleuve appelé ici
Quolla, Joliba, ou de tout autre nom inconnu en Europe?
quelle direction suit son cours? quelle est l ’opinion des
negres sur la- maniéré dont il termine son cours ? quels sont
les noms des pays et des villes qu’il traverse ? On dit aussi qu’il y
a deux blancs à Tombouctou. S’il est possible de leur rendre un
service quelconque , de même qu’à ceux auxquels cette lettre
s’adresse , le gouverneur du fort du Cap - Corse le fera
volontiers aussitôt qu’il saura positivement leur sort, ainsi
que les moyens de les rendre à leur pays natal. En attendant,
on espère vivement qu’ils fourniront tous les renseignemens
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vant ma porte, avec leurs tambours, leurs mousquets
et leur musique ; après avoir pris congé du r o i , ils
venaient me faire leurs adieux. Us restèrent environ
une demi-heure, burent un peu de v in , et se mirent
en route en poussant des cris tumultueux.
Dimanche, 21. — Apokou est venu me dire qu’il
allait demain au camp avec le r o i , pour accomplir
différentes cérémonies religieuses, et qu’ils reviendraient
mercredi. H semblait croire que je demanderais
à les accompagner ; mais-, comme le roi ne me
lavait pas fait proposer, je n’en témoignai pas le
moindre désir. Pendant qu’Apokou était avec m o i,
on apporta du lait dans un pot; il leva le couvercle
pour voir ce qu’il y avait dans le pot ; quelques
gouttes de lait étant tombées sur ses doigts, il envoya
aussitôt chercher de l’eau., des h erbes, et différentes
choses pour les purifier; puis il me dit qu’il me ferait
un présent, si je voulais cesser de boire du lait. Je
lui répondis que s’il voulait m’envoyer une once d’or
tons les matins, je lui promettais de n’en plus prendre;
alors il se.mit a maudire le lait et le domestique qui
1 avait apporté. Un grand nombre d’Aschàntes partagent
ces préventions; les uns ne sauraient rester
qu’ils peuvent avoir sur le sort de leurs compagnons, et ils
sont invités aussi à faire connaître s’ils ont entendu" parler
d’une expédition anglaise arrivée dernièrement sur le Niger.
Cette lettre est accompagnée de deux notes en anglais et en
arabe, qui promettent une récompense à quiconque fournira
des éclaircissemens. »
9 décembre.