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 gouverneur  hollandais  qui  lui payait  la  totalih des  
 quatre onces  d’or. 
 Pou r ne  pas nous exposer aux soupçons, je  cessai  
 pendant  quelques  jours  de  chercher  à  me  procurer  
 les  renseignemens  que  nos  instructiops  nous  
 recommandaient  de  prendre.  Mais  on  trouve  dans  
 ce pays  bien  des  ressources  pour  connaître  l’intérieur  
 de  l ’Afrique.  Plusieurs  personnes  avaient  été  
 jusqu’a Tombuctou,  et avec des précautions on  peut  
 recueillir  des  informations  précieuses. 
 L e   23  mai,  ayant  été  conduits  hors  de  la  ville  ,   
 l ’on  nous  introduisit  dans  une  assemblée  de  Cabocirs  
 Mores  qui  mettaient  tout  en  usage  pour  
 nous  nuire.  On  lut un  chapitre du  Koran,  puis  l’on  
 nous  ordonna de jurer sur ce livre que nous  n’avions-  
 pas  de mauyais  desseins,  et  que  nous  n’avions  pas  
 mis de poison dans la boisson du  roi. Nous refusâmes  
 de  prêter ce  serment sur le Koran  , mais nous offrîmes  
 de  le  faire  sur  l’Evangile.  L ’interprète  du  roi  
 servit  de médiateur,  et  nous  demanda  si  nous  voulions  
 frapper  trois  fois  sur  le Koran,  en  faisant  seu^  
 lement une déclaration au lieu d’un serment, attendu  
 que  les Mores  disaient  que ce  livre  nous  tuerait  si  
 nous mentions. Nous y consentîmes, et  environ deux  
 heures après nous reçûmes du roi lespréseus suivansr  
 Pour M.  James,  un  boeuf,  deux  cochons  et  huit  
 onces  d’or ; 
 Pour chacun  de nous,  un mouton, et deux  onces,  
 quatre  ackies d’or ;  . 
 Pour  chacun de nos messagers  fantes,  dix ackies  
 d’o r ; 
 Pourl’intèrprëte d’Accra et chacun de nos soldats, 
 dix ackies d’or. 
 Le roi envoya aussi à nos  cuisiniers  un  assortiment  
 complet de  vaisselle  de  terre  .¿lu  pays,  cent  grosses  
 pièces  de  bois,  cent  ignames,cent  bottes  de  bananes, 
  quatre  dé cannes à sucre,  vingt-quatre gallons  
 d’huile de palmier,  et  trois  jarres de  vin  de palmier. 
 Le  24»  nous  fûmes  mandés  chez  le  roi,  et  nous  
 attendîmes  long-temps,  suivant  l ’usage,  dans  une  
 d-2s cours extérieures du  palais,  qui  est  un immense  
 édifice  composé  d’une  ^grande  quantité  de  cours  
 longues  et  carrées.  Une  partie  de  ces  cours  est  
 garnies  d’arcades,  tantôt  tout  autour,  tantôt  d un  
 côté  seulement,  dont  les  entablemens  sont  garnis  
 d’ouvrages  en  treillis  dans  le  genre  égyptien.  Au-  
 dessus  est une  suite  d’appartemens  ,  éclairés  par  de  
 petites  fenêtres  en  treillages  de  bois,  d’un  travail  
 compliqué,  mais  régulier,  quelques-uns  kont  revêtus  
 de  feuilles  d’or.  Dans  les  cours  carrées,  il  
 y  a  ,  de  chaque  côté  ,  un  grand  appartement,  
 ouvert  par-devant,  et  garni  de  colonnes  qui  le  
 soutiennent  et  qui  le  font  ressembler  au  Proscenium  
 des  anciens théâtres  italiens.  Ces  apparlemens  
 sont  très-hauts  et  réguliers ;  les  corniches  en  sont  
 chargées  d’ornemens  en  relief. Un  rideau  en cannes  
 entrelacées  et  d’un  travail  curieux  était  suspendu  
 à l’entrée, et  nous vîmes,  dans  l’intérieur,  des  siégès  
 enrichis  d’o r ,  et  des  lits  couverts  en  soie,  portant