*ogue contient le récit des artifices par lesquels le
„soleil gagna de l’ascendant sur la lune, qui avait été
créée son égale par leur père commun.
Parmi les Nègres, que je vis jouér de cet instrument,
se trouvait un Albinos , né'dans l ’Imbiki,
contrée d e l intérieur. On voyait évidemment, aux
traits de cet homme, qu’il était de la race des Nègres ;
ses cheveux et ses sourcils étaient laineux et roux;
ses yeux petits, vifs et d'’un gris foncé, clignotaient
sans cesse; la lumière semblait les fatiguer. Il était
de moyenne taille; il avait les extrémités minces.
Une maladie cutanée le défigurait ; la peau des parties
de son corps qui n’en était pas attaquée, était,
si lâche et si ridée, qu’on l’aurait prise pour un vêtement
qui le couvrait. Sa voix était creuse; il riait
avec force , en hurlant de temps en temps comme
les Africains.
Pendant notre séjour sur le Gab on, il y arriva
trois navires portugais , un français et deux grands
bâtimens espagnols, pour y prendre un chargement
d ’esclaves ; le capitaine d’un bâtiment de Liverpool
me dit qu’il en avait rencontré vingt-deux entre le
Gabon et le Zaïre. Leur grand rendez - vous est
Mayombe. Les Portugais de Sainl-Thomas et des
îles du Prince envoient dans le Gabon de petites
goélettes pour y charger des esclaves qu’ils
gardent jusqu’à ce que la côte soit libre et qu’ils
puissent les faire passer en Amérique. Un troisième
vaisseau espagnol, d’un port considérable et bien
armé, entra dans le fleuve le soir qui précéda notre
départ, et fût même cause que nous le hâtâmes, car
nous avions appris qu’un bâtiment semblable avait
commis des actes de piraterie dans les rivières voisines.
Nous fûmes ensuite chassés et abordés par une
goélette espagnole, bien armée, qui avait à bord
trois cents esclaves, mais elle ne voulait que des
vivres.