uns de nos génies sur une île flottante au milieu de
la mer; lorsque des vaisseaux en approchaient, les
génies avaient ordre d’éclater de o rire à leur vu' e,* ët
l’île disparaissait. Us me firent beaucoup d’autres
contes de ce genre.
Un nègre de mes domestiques leur ayant dit que
j’avais une drogue (du phosphore) qui me donnait
la puissance de faire du feu, ils témoignèrent le désir
de la voir; mais quand ils l’aperçurent, ils dirent,
en ricanant, qu’il était im p o s s i b l e qu’une matière
que l’on conservait dans de l’eau^produisît du feu *
et que je n’oserais jamais la renfermer et la garder
dans une boîte. Je leur en donnai la preuve en brûlant
quelques morceaux de draps et de papier; je
leur offris ensuite, s’ils n’étaient pas encore convaincus,
de leur mettre un peu de phosphore sur la péau ;
mais ils eurent l’air de ne pas se soucier de l’expérience,
et s’écrièrent, avec l ’accent du plus grand
étonnement : « Houa kahina iakoul narou maie*
kaneran ! c’est un magicien et il mange du feu ; c ’est
le roi du feu* » Il fausse rappeler que ce dernier
nom est particulier au diable. Le schérif, après avoir
réfléchi quelque temps, demanda si cette drogue
n’était pas faite avec des os de génies ? Je lui dis qu’il
entrait des os dans sa composition. I l voulut savoir
si nous mettions des génies à mort pour avoir leurs
os? Je répondis qu’en Angleterre on ne répandait
jamais le sang de personne, à moins qu’il n’eût commis
quelque grand crime. Oui, reprit-il, mais personne
ne peut vous voir. Je répliquai qu’il y a un
tseil qui ne dort jamais. Aussitôt il inclina la tète en
s’écriant: «.Dieu est grand! »
Les Mores se parlèrent alors en arabe, et décidèrent
que je devais être versé dans les secrets de Salomon.
L e schérif Abraham raconta uû conte arabe, suivant
lequel Balkis ou Bilkis, reine de S ab a, se trouve
être l’enfant emportée parle chien; aventure dont il
est question dans une des narrations de cet ouvrage.
Balkis, selon eux, adorait le Soleil ; mais Salomon la
convertit à ¡’adoration du vrai Dieu. Il commanda
aux Génies de transporter le palais de cette reine, de
son pays à Jérusalem. Les trois palais qu’il fît bâtir
pour elle, dans TArabie-EÏeureuse, avaient de l’or
mêlé au mortier qui entrait dans la construction. Ils
voulurent savoir si je pourrais transporter une maison.
Je leur dis que tel était le mystère attaché à nos
travaux, qu’il m’était difficile de leur répondre; cependant,
que pour tout ce qui u avait pas de rapport
a la franc-maçonnerie, je me ferais un plaisir de leur
donner tous les éclaircissemens désirables. C’était,
reprirent-ils , ce que le peuple disait dans leur pays!
Abraham m assura, comme une chose positive, que
les magiciens arabes se servaient d os de génies pour
produire du feu et pour les gouverner. n serait assez'
curieux que la préparation du phosphore et ¡’inoculation
, qui sont regardées comme deux des plus intéressantes
découvertes modernes en Europe, fussent
connues en Arabie dans le temps de sa splendeur.
Lorsque ces Mores Furent partis, je passai chez
Odoumata qui babilla autant qu’à l’ordinaire. I l sa-
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