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 Aquambous. 
 Lorsqu’Adokou  ,   chef  des'  Braffoes,  peuplade  
 fante,  consulta  les  vénérables  prêtres  dq  temple du  
 ieliehe  ,  près  de  Souprourou  ,  sur  le  sujet  de  la  
 guerre contre les Aschantes,  ils répondirent que  rien  
 ne  pouvait  être  plus  offensant  pour  le  fétiche,  que  
 de  voir  les  Fautes  empêcher  leurs  voisins de  l’intérieur  
 d entretenir  dès relations pacifiques avec ceux  
 du  bord  de  la  mer,  parce  qu’autrefois  ils  ne  formaient  
 tous qu’une seule  famille.. 
 Il parait que  la dernière émigration des Aschantes  
 se  fit  sous  la  direction  de  Saï  Toutou  qu i,  secondé  
 par  d’autres  chefs,  et  encouragé  par  des  présages  
 favorables,  fonda Coumassie,  et fut créé roi  à  cause  
 de  ses  talens supérieurs. Deux choses  viennent: à l’âp-  
 pui  de  cette  tradition ;  d’abord  la  nature  mixte  du  
 gouvernement  qui  a  tout  à  la  fois  pour base  l’égalité  
 et  lp  despotisme,  ensuite  l’existence  d’une  loi  
 qui  exempte  de  toute peine  capitale  les descendans  
 directs de  tous les pairs ou  capitaines de Saï Toutou.  
 Telle  fut 1 origine du  conseil aristocratique. 
 La  monarchie  de  Douabin  fut,  dit-on,  fondée  à  
 la même  époque  par  Boitinnie  qui  était de  la même  
 famille  que Saï Toutou. Boitinnie et ses compagnons  
 prirent possession  de  la plus  considérable des  villes  
 du p a y s ,  tandis que Saï Toutou bâtissait Coumassie,  
 d où il semblerait que les partisans du premier étaient  
 les  plus  puissans.  J’ai  même  entendu  plusieurs Aschantes  
 avouer que le Douabin avait au trefois la prééminence  
 ,  mais  que  néanmoins  lès  deux  peuples  
 avaient  toujours  été  fidèlement  alliés  en  temps  de  
 guerre,  partageant  également  entre  eux.  les  dépouilles  
 et  les conquêtes. Cette alliance étroite,  observée  
 sans  interruption  pendant  plus  cl  üfi  siècle  
 par deux  puissances  naissantes  et  limitrophes,’  dans  
 la  vue  d’agrandir  plus  rapidement  leur  territoire,  
 et la  profonde  sagesse  avec  laquelle  ils  sacrifiaient  
 à la politique  tous  les  différends  qui  pouvaiént  survenir  
 entre  eux,  est  du  petit  nombre  de  ces  circonstances  
 frappantes  et  dignes  d’être  remarquées  
 dans  une  histoire  qui  ne se compose que d’une suite:  
 de  guerres.  Je  ne  crois  pas  qu’il  existe  un  exemple  
 cTirne  union  semblable  dans  Feptarchie  anglaise,  
 et je ne m’en rappelle même aucun,  a l’exception  dé  
 eelni de Chalets et d’Érétriè daiisl’île  d’Êùbêe. 
 Backie, qui,  ainsi que  je l ’ai dit dans mon  journal,  
 mourut  il  y  a  environ  un  an,  était  fils  de  Saï Â p o -  
 k ou,  le  second  ro i;  il  était  encore  à  la mamelle.à  
 l’époque  de  la mort  de son  père; o r ,  comme il  était  
 très-vieux lorsqu’il encourut le déplaisir du roi actuel,  
 cette  circonstance  confirme  le  rapport  des  Mores ,  
 suivant lesquels  il  y  a  environ  cent  dix  ans  que  le  
 royaume fut fondé.  Bosman et Bârbot  nous  en  fournissent  
 une autre  preuve,  en  disant  que  les  Européens  
 n’entendirent  pas  parler  des  Aschantes  
 avant  l ’année  1700,  Aussitôt  après  l’établissement  
 des  Mores dans  le  pays,  qui  n’eut  lieu  qu’au  commencement  
 du  règne actuel, le gouvernement' témoigna  
 un  émpï-essement extrême  d’avoir  des registres