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 férentes  occupations  dans  la  société,  prennent  part  
 aux  fêtes  et  aux cérémonies  superstitieuses, et  sopt  
 consultés, commeles diseurs debonne aventure et les  
 sorciers  le  sont  en  Europe,  surtout dans  les  cas  de  
 vol.  Grâce  au  système  d’espionnage  qu’ils  suivent  
 secrètement  et  à  leur  refus  constant  de  découvrir  
 le  coupable,  ils  réussissent  assez  ordinairement  à  
 faire retrouver l ’objet volé dans l’endroit même  où il  
 avait été pris. La cérémonie magique consisteànouep,  
 à mêler  et à diviser derrière le dos plusieurs cordes et  
 bandes de cuir. Ils sont encore  souvent consultés par  
 des épouses  infidèles,  qui  les  conjurent d’empêcher  
 par  leurs  charmés  que  leurs  maris  ne  découvrent  
 leurs  galanteries. 
 Les dignités de la première classe sont héréditaires  
 dans  les  familles,  comme  le  sacerdoce  l ’était  en  
 Egypte;  ces prêtres  ne  sont  pas obligés au  célibat.  
 Les biens des prêtres  sont héréditaires,  ils possèdent  
 aussi d’autres  immunités. La  seconde  classe  estsou-  
 vent augmentée par ceux qui déclarent que le fétiche  
 s’est  tout-à-coup  emparé  d’eux,  et qui,  après s’être  
 infligé eux-mêmes  les  traitemens les  plus rigoureux,  
 à  la manière des convulsionnaires, bnissent par être  
 reconnus  comme prêtres. Les prêtresses  sont  en  général  
 préférées pour guérir les maladies, parce quelles  
 ont une connaissance  approfondie des  plantes  ou des  
 écorces  qui sont nuisibles ou  salutaires, et ont beaucoup  
 de  ressemblance  avec  la  seconde  classe  des  
 Druidesses,décrites,  je  crois  , par Pomponius Mêla. 
 I l  paraît  que  l'a  prostitution  leur  est  permise, tant  
 avant  qu’après  leur mariage. 
 En  comparant  l’état  actuel  de  ces  peuples  avec  
 celui des nations de l’ancienne Europe (1);  en  remarquant  
 la ressemblance frappante delà plupart  e  eurs 
 •  superstitions avec celled de la Grèce et des Gau  e~,  on  
 se rappelle cette réflexion d’un écrivain célèbre : « Rien  
 n’est peut-être plus surprenant dans l’histoire du genre  
 humain,  que la  similitude  ,  ou  plutôt l ’identite  des  
 opinions, des  institutions  et  des  moeurs  de  tous ces  
 ordres d’anciens prêtres  qui vivaient dans  des climats  
 si  differens  et  à  une  si grande  distance  les  uns  des  
 autres,  sans  avoir  la  moindre  communication  entre  
 eux. C ’est ce qui prouve jusqu’à  l’évidence que toutes  
 ces opinions  èt ces  institutions découlaient originairement  
 d’une  seule  et  même  source.  » 
 La moitié des offrandes faites au fétiche sont jetées,  
 du  moins  on  le  prétend,  dans  la  rivière;  l’autre  
 moitié  appartient  aux  prêtres.  L ’offrande du  roi est  
 généralement de dix onces d’or et  de trois  ou quatre  
 esclaves; celle d’un sujet pauvre  est  d’environ quatre  
 ackies.  Des  enfans sont  souvent dévoués  au  service  
 du  fétiche  avant  leur naissance.  Un esclave ,  en s’enfuyant  
 dans  le temple,  peut se  consacrer au fétiche  ;  
 mais ,-en payant une indemnité de  deux onces  d or et 
 (1)  «  Je  ne puis m’empêcher de remarquer ici que ces  relations, 
  comparées entre  elles, montrent combien  les moeurs et  
 l ’esprit  font peu de  progrès en Afrique,  et  combien de  temps  
 la société y est  restée stationnàire.  Jobson  vit,  en  1620, précisément  
 ce que  Pavck vit  en  1798«  ( s*r W *  Young*  )