fut jamais dans ces contrées; il n’est pas sans vraisemblance
que , dans j ’âg'e d’or de l ’É g yp te , ce
pays eut des communications avec la Côte-d’Or. On
a même été jusqu a présumer, et peu t-être mest-ce pas
sans raison, que la Côte-d’Orest l’ophir de Salomon.
Les couches bigarrées des grains d’aggry sontsi fermement
unies et si imperceptiblement mélangées,
qu il semble impossible que l’art puisse jamais produire
une perfection aussi exquise.'Les uns ressemblent
à des mosaïques; la surface des autres est couverte
de fleurs et de dessins réguliers don t les couleur»
variées se marient ensemble avec tant de. délicatesse,
quele pinceau le pi us gracieux aurait delà peine à les
égaler. Les Nègres prétendent qu’on en fait dans le
pays des imitations qu’ils appellent des grains bouillis
, parce q u e , disent-ils, ce sont des morceaux de
grains d a g g ry cassés qu’on réduit en poudre, et
qu’on fait bouillir ensemble ; ils ajoutent qu’ils les
reconnaissent, parce qu’ils sont plus pesans; mais
j ai la certitude que ce n’est qu’une simple conjecture
sans fondement. Les Nègres croient qn’en enterrant
des grains d a g g ry dans le sable, non seulement
ils croissent, mais même se multiplient (r).
( )) La matière colorante des grains bleus est le fer , comme
1 expérience 1 a démontré ; celle des grains jaunes est sans
contredit le plomb et l ’antimoine, ainsi qu’unelégèrç quantité
de cuivre, quoique le cuivre ne soit pas essentiel pour la.production
de la couleur. La plupart de ces grains paraissent
formés de couches fort minces de terres coloriées, tordues ensuite
en forme de spirale, puis coupées en-travers. 11 est diF
( S8i ) • ; ,
Revenons aux superstitions des Âschantes : lorsqu’ils
boivent, ils répandent à terre quelques gouttes-
de la liqueur comme une offrande au fétiche. Aussitôt
qu’ils se sont levés de table, les esclaves r®n”
versent leurs chaises pour empêcher le diable , qu ils
disent être blanc , de se glisser à la place de leurs
maîtres.
cile d’ expliquer la manière dont se produisent les fleurs et les
différens dessins qui se trouvent dans l’interieur ainsi que sur la
surface de ceux de ces grains, qui sont les plus recherchés. Indépendamment
de la collectiondeposee au Musee britannique, j ai
eu le plaisir d’en offrir un de la plus belle espèce à M. de Hum-
boldt ; j’en ai aussi envoyé à sir Richard Hoare, un qui parait
resseihbler beaucoup à celai qu’il trouva dans une ancienne
sépulture, et qu!il a décrit dans son histoire du Wiltshire,
comme un grain fort curieux offrant deux ligues circulaires de
bleu, céleste et de blanc, qui semblent représenter les replis
d’un serpent. C’est sans doute le glain-neydir des anciens Bretons,
qui croyoient que c’était un signe de bonheur que de
trouver un de ces grains, idée qui s’accorde parfaitement avec
les superstitions des Africains. I l semble qu’il y a quelque analogie
entre le glain-neydir et Yovum anguinum, dont parle
Pline le naturaliste. Liv. 29 , ch. 3.
Aggry est le nom général qu’on donne à ces grains sur la
Côte-d’Or , mais c’est un mol exotique dont aucun indigène
ne peut donner l’explication. Apprenant qu’on en avait récemment
trouvéfle semblables dans l’Inde , je m’imaginai qu’on
les avait découverts dans les environs d’A gra, ce qui aurait
jeté quelque lumière sur rôrigine de ce nom, mais il paraît
que c’èst dans le Malabar qu’ils ont été rencontres. Ces derniers
paraissent être d’un verre rouge ressemblant à la cornaline,
et offrent des veines blanches, d’une sorte d’émail qiu.
semblent partir du centre.