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 moins de deux. Ce marais contient plusieurs sources,  
 il fournit la ville  d eau ;  les  exhalaisons  qui  en  sortent  
 couvrent,  matin  et  soir,  Coumassie  d’un  épais  
 brouillard  ,  et  occasionnent  la  dysenterie.  Les  nègres  
 de  la côte  qui  nous  accompagnaient  en  furent  
 presque aussitôt  attaqués,  ainsi que  les  officiers anglais. 
  Il est assez  extraordinaire que nous  n’ayons pas  
 vu demosquites  en  Aschanties. 
 Coumassie a près de quatre milles de circonférence,  
 sans  comprendre  les  faubourgs  d’Assafou  ni  Ban-  
 tarna  (la  ville de derrière),  qui sont à  un  demi-mille  
 de  distance. Autrefois  ils  étaient  reunis  par  des rues  
 à la capitale  ,  ce  qui  se  reconnaît  aux  nombreuses  
 ruines  de maison  qu on  voit sur la  route.  Le carnage  
 résultant  des  guerres  continuelles ,  et  la  mort  ou la  
 fuite de plusieurs  chefs révoltés, avec leurs partisans,  
 expliquent cette dépopulation. Amanquatea, qin tient  
 sa  cour à  Bantama,  comme Quatcbie-Quofîe  tient la  
 sienne à Assafou,  nous  dit  qu’il  n’y   avait  à  présent  
 que des ruines  entre cét  endroit et Coumassie,  parce  
 que la plupart des Aschantes qui périrent devant A n-  
 namabou  , '  au  nombre  de  deux  mille  ,  suivant  les  
 calculs les plusmodérés , faisaient partie de ses troupes  
 qui habitaient ces maisonsactuellement abandonnées. 
 Quatre des principales  rues  ont  un  demi-mille  de  
 long  ,,  et  quinze  a  trente  pieds  de  large.  J’en  vis  
 balir une; une  corde  était  tendue  de  chaque  côté  ,  
 pour qu  ellefutalignée.Toutesles rues ont des noms,  
 et  sont chacune  sous  la  garde  d’un  capitaine  supérieur. 
   La  nôtre,  par exemple,  s’appelait  Aperremsou, 
  ou rue du Canon, parce que les pièces ¿ ’artillerie  
 prises  lors  de  la  conquête  du  Dankara  ,  étaient  
 placées  sur une élévation  au  bou t  de  cette rue  près  
 de  la maison d’Adou-Quatnina. Une autre  se nomme  
 Osamarandioum  ,  ce  qui  veut  dire  littéralement i  
 'w  Avec mille  mousquets  ,  vous  ne  pourriez  battre  
 '  ceux qui  demeurent  ici.  »  Une  rue  porte  le  nom  
 d’Odoumata ;  une  autre s’appelle.la  rue  de la Prison.  
 Le  palais est situé au milieu d’une rue longue et large,  
 qui  traverse la ville;  un grand mur l’entoure par-devant  
 et sur les côtés ;  le marais  lui forme  un  rempart  
 naturel  par- derrière.  Il  comprend  les  demeures  
 d’Odoumata et  des  frères du roi, et deux ou  trois petites  
 rues  où  le  roi  se  promène,  lorsque,  pour  se  
 conformer aux  superstitions,  il ne sort pas du palais.  
 Derrière  la  grande place du marché est un petit bois  
 'appelé  Sammonponé,  q u   la  demeure  des  esprits  ,  
 parce qu’on y jette les corps de  toutes les victimes humaines. 
  Les traces  de  sang renouvelées  tous le? jours  
 indiquent  les différentes directions dans lesquelles les  
 cadavres  ont  été traînés  ,  et le nombre  des  vautours  
 perchés sur  les  arbres  fait connaître  celui  des  dernières  
 victimes  sacrifiées. Ce  bois est  d’une  iufection  
 insupportable ;  la nuit,  il  est  rempli de panthères. 
 Des  arbres  sont  épars  daus  la  ville  pour  l’agrément  
 des  habitans;  au  milieu  de  plusieurs  rues,  on  
 voit  -de  petits  tertres  circulaires  élevés  de  deux  
 marches  sur  lesquels  on  place  le  trône  du  r o i,  
 lorsque ce prince  entouré  de  sa  suite y   va boire  du  
 vin  de  palmier.